Le général Oligui Nguema balance : « Le coup d’État, c’est à cause de Bilie-By-Nzé » !
Le général Brice Clotaire Oligui Nguema a profité de sa tournée républicaine pour rappeler les raisons qui ont conduit au renversement du régime d’Ali Bongo le 30 août dernier. À Mbigou le 1er novembre, dans la Ngounié, il a ciblé Alain-Claude Bilie-By-Nzé, ancien Premier ministre, le tenant directement responsable des dérives institutionnelles ayant, selon lui, justifié le coup d’État militaire. Le chef de la transition a accusé les responsables de l’ancien régime de mettre en péril la stabilité du Gabon par des manœuvres visant à préserver leur emprise sur le pouvoir. « Ce qui les intéresse, c’est le côté politique » du projet de Constitution, a-t-il taclé.
Oligui Nguema a particulièrement critiqué la modification de la Constitution et du Code électoral, effectuée avant la présidentielle d’août 2023 par Bilie-By-Nzé, un acte qu’il considère comme une tentative de perpétuation du pouvoir au profit d’une élite restreinte. Selon lui, ces réformes n’avaient pas pour but de renforcer la démocratie mais de permettre la transmission héréditaire du pouvoir, transformant ainsi la République en une "quasi-monarchie". « Même si on t’envoie, si tu es du côté du peuple et que ton chef te demande de toucher la Constitution, tu dois te dire : Monsieur le Président, ça, ce n’est pas bon », a-t-il lancé, reprochant à Bilie-By-Nzé son manque de courage politique.
Billie-By-Nzé inspirateur du coup d’Etat malgré lui
Le président de la transition n’a pas mâché ses mots en déclarant : « Le coup d’État est venu à cause de lui ». Selon Oligui, si Bilie-By-Nzé avait eu le courage de s’opposer à cette modification constitutionnelle, la situation aurait été différente. Il a dénoncé un manque de loyauté envers le peuple, regrettant que Bilie-By-Nzé ait préféré suivre les ordres de son chef plutôt que de défendre les valeurs républicaines. Cette posture, ajoute Oligui, a mené le Gabon au bord du gouffre.
Le président de la transition prenant un bain de foule à Mbigou
Dans un discours où transparaît une certaine amertume, le général a rappelé les mises en garde des anciens dirigeants du pays. Citant un discours de l’ancien Premier ministre Jean Eyeghe Ndong après la mort d’Omar Bongo en 2009, Oligui a rappelé que des voix s’étaient élevées pour prévenir des dérives si le pouvoir tombait entre certaines mains. « Si vous donnez le pays à ceux-là, ils vont jeter les scorpions sur leur population », avait alors averti Eyeghe Ndong , des paroles que, selon Oligui, l’histoire a malheureusement validées.
Les affres de l’ancien régime
Le chef de la transition a appelé les Gabonais à se souvenir de ces années de "sacrifices" et de souffrance. « Souvenez-vous, et je me souviens toujours », a-t-il martelé, évoquant la dureté de la vie sous un régime qu’il décrit comme prédateur. Oligui a accusé l’ancien gouvernement d’avoir sacrifié le bien-être du peuple pour satisfaire des intérêts personnels, et il a promis d’en finir avec cette dynamique en instaurant un système de gouvernance transparent et démocratique.
Oligui a également dénoncé les tentatives de certains barons de l’ancien régime de promouvoir le vote "non" lors du référendum constitutionnel du 16 novembre. Pour lui, cette consigne de vote constitue une manœuvre pour rétablir les anciennes pratiques. « Ils veulent vous ramener en arrière », a-t-il déclaré, assurant que le projet actuel est de tourner définitivement la page des années Bongo, en donnant au peuple une voix réelle dans la gestion des affaires du pays.
Pardonner mais pas oublier
En dépit de son ton ferme, le général a exprimé une certaine ouverture au pardon, tout en se montrant intransigeant sur la mémoire collective. « On peut pardonner, mais on n’oublie pas », a-t-il affirmé, précisant que les erreurs du passé doivent rester présentes dans l’esprit des Gabonais pour éviter leur répétition. Ce message s’adressait autant aux partisans de l’ancien régime qu’aux Gabonais désireux de tourner la page.
L’ancien Premier ministre, servile serviteur du régime déchu
Oligui Nguema a exhorté les jeunes à ne pas céder aux provocations de l’opposition, qui appelle à manifester contre les militaires. Il a rappelé que les forces armées ont pris leurs responsabilités le 30 août pour libérer le pays d’un régime oppressif. « Restez avec les militaires comme le 30 août », a-t-il déclaré, encourageant la population à ne pas succomber aux appels à la division.
Oligui Nguema a conclu en réitérant son engagement à organiser des élections libres et transparentes, loin des influences familiales qui ont marqué le Gabon ces dernières années. Le fauteuil présidentiel, a-t-il affirmé, "n’est pas un fauteuil où l’on se passe le pouvoir de père en fils". Pour lui, cette transition est l’occasion pour le pays de renaître et de se tourner vers un avenir de justice et d’équité.
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