Droits de l’homme

L’opposant gabonais Bertrand Zibi Abeghe est en danger de mort en prison, alerte Amnesty International

L’opposant gabonais Bertrand Zibi Abeghe est en danger de mort en prison, alerte Amnesty International
Bertrand Zibi Abeghe, l’un des soutiens de Jean Ping, toujours incarcéré à la prison centrale de Libreville © 2019 D.R./Info241

Le Gabon n’a pas de prisonnier politique, clament ouvertement les autorités gabonaises en tête desquelles Ali Bongo et son Premier ministre Julien Nkoghe Bekale. Pourtant dans les faits, plusieurs opposants au régime de Libreville sont arrêtés et maintenus en prison au mépris des lois en vigueur. C’est le cas de l’ancien député de Minvoul, Bertrand Zibi Abeghe, emprisonné dès le début de la crise post-électorale de 2016, toujours sans espoir d’un procès. Une situation alarmante que relève dans un communiqué ce mercredi, la très célèbre ONG de défense des droits de l’homme, Amnesty International.

Moov Africa

Amnesty International est très préoccupée par la situation de l’opposant gabonais Bertrand Zibi Abeghe, un des nombreux prisonniers politiques du régime d’Ali Bongo. Selon le communiqué de l’organisation parvenu à la rédaction d’Info241, l’ancien député incarcéré le 31 août 2016, est torturé en prison et il est fort à craindre pour sa vie.

Incarcéré depuis 2016 sans procès

« L’arrestation et la détention de Bertrand Zibi Abeghe dans des conditions inhumaines depuis plus de deux ans et demi montrent clairement la volonté des autorités gabonaises de museler l’opposition », a déclaré Tity Agbahey, chargée de campagne pour l’Afrique centrale d’Amnesty International.

La mère de Bertrand Zibi Abeghe dénonce les tortures carcérales infligées à son fils

Pour l’ONG de défense des droits humains et qui veille au respect de la Déclaration universelle des droits de l’homme, les autorités gabonaises « doivent mettre fin à cette détention arbitraire et ouvrir une enquête sur les faits de torture subie par cet opposant en prison  ».

En effet, depuis deux ans et demi, Bertrand Zibi Abeghe est incarcéré dans des conditions cruelles, inhumaines et dégradantes dans une cellule en béton, sans lumière, et dont l’exiguïté force les occupants à dormir à tour de rôle. Longtemps torturé au début de sa détention, il souffre de graves séquelles physiques et psychologiques, soutient l’ONG.

Durée de détention préventive illégale

Amnesty International s’est dite préoccupée par sa longue détention provisoire, dont le délai légal prévu par le code de procédure pénale gabonais est dépassé depuis septembre 2018. Rappelant que les demandes de mise en liberté formulées par les avocats ont plusieurs fois été rejetées, et aucune date n’a été fixée pour un éventuel procès.

Il faut dire qu’officiellement, Bertrand Zibi Abeghe a été inculpé des délits d’« instigation aux violences », de « manœuvres de nature à provoquer des troubles ou manifestation contre l’autorité de l’Etat », «  instigation aux violences et voies de fait », et de « non-assistance à personne en danger ». Des griefs politiques ont toujours dénoncé les soutiens de l’homme politique qui avait appelé à battre ALi Bongo à la présidentielle d’août 2016.

Droits humains bafoués

L’organisation s’inquiète également de la grave détérioration de l’état de santé de Bertrand Zibi Abeghe qui n’a reçu aucune visite médicale depuis un an et a été interdit de visite durant la semaine ayant suivi la tentative de coup d’état du 7 janvier dernier au Gabon. « La persécution des voix dissidentes est un signal négatif de plus dans un pays qui présente déjà un bilan assez désastreux en termes de droits humains  », a déclaré Tity Agbahey.

Et l’ONG de conclure : « Les autorités doivent mettre fin aux manœuvres d’intimidation et de harcèlement, sous toutes leurs formes, dont sont constamment victimes des membres de l’opposition et des défenseurs des droits humains ».

@info241.com
Moov Africa

Newsletter de Info241.com

Inscrivez-vous maintenant pour recevoir notre newsletter quotidienne


Info241.com s'engage à ne pas vous envoyer de messages non sollicités. Si vous changez d'avis, vous pourrez vous désabonner de cette newsletter à tout moment.

Commenter l'article