Gabon : L’activiste « Bandecon en chef » annonce son retour à l’approche des législatives
Installé depuis plusieurs années en France, l’activiste connu sous le pseudonyme « Bandecon en chef », de son vrai nom Yann Ndong, a annoncé ce mardi 14 mai son prochain retour au Gabon. Dans un message publié sur les réseaux sociaux, il ne donne ni justification officielle ni date précise, mais laisse entendre que ce retour est imminent. En filigrane, certains observateurs y voient une volonté de s’engager sur la scène politique locale, notamment dans sa ville natale de Bitam, dans la province du Woleu-Ntem.
Dans sa déclaration, l’activiste désormais réputé proche du pouvoir en place écrit : « Finalement c’est vous qui aviez raison. Je ne serai nommé nulle part, mais au moins j’ai eu mes garanties via mon grand frère PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE GABONAISE. LBV, j’arrive. Le retour est imminent. Vous n’allez rien créer ». Le message est accompagné d’une image réunissant plusieurs de ses anciens compagnons de lutte. Une sortie qui tranche avec la discrétion dont il faisait preuve ces derniers mois.
Pas de date
S’il ne précise pas les motivations exactes de son retour, des sources proches du dossier évoquent un agenda plus politique que personnel. Plusieurs langues avancent l’hypothèse d’une candidature de Yann Ndong aux prochaines élections législatives dans la circonscription de Bitam. Ce serait là une première incursion directe dans l’arène électorale pour celui qui s’est longtemps fait connaître par des prises de position critiques contre les régimes passés.
Le post de l’activiste
Selon ses propres mots, sa décision serait le fruit de consultations avec plusieurs figures du pouvoir actuel, y compris, affirme-t-il, le chef de l’État en personne. Une proximité qu’il n’a pas tenté de dissimuler, bien au contraire. Cette stratégie pourrait ainsi témoigner d’une tentative d’intégration de figures issues de la société civile dans le paysage politique en recomposition.
Les élections en ligne de mire ?
Le timing de cette annonce n’est pas anodin : elle intervient à l’approche des élections législatives, dans un contexte de redéploiement des forces politiques après la transition entamée en août dernier. De nombreux profils, jusqu’alors en marge des appareils partisans, cherchent à se repositionner à la faveur de cette recomposition.
Reste à savoir comment cette annonce sera perçue par ses anciens partisans, et surtout par les électeurs de Bitam, dont le soutien sera décisif en cas de candidature effective. Si l’activiste a longtemps bénéficié d’un écho favorable dans les cercles militants, sa proximité affichée avec le nouveau pouvoir pourrait aussi lui aliéner une partie de son audience.
Son retour, à la fois attendu et controversé, s’inscrit en tout cas dans une dynamique plus large : celle de l’entrée en politique active d’anciens acteurs de la société civile, désireux de peser autrement sur les grandes décisions du pays.
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