Coup d’Etat

Burkina Faso : le Régiment de la sécurité présidentielle dissout le comité de transition

Burkina Faso : le Régiment de la sécurité présidentielle dissout le comité de transition
Un militaire lisant la déclaration du CND © 2015 D.R./Info241

Alors que les élections présidentielles prévues pour le 11 octobre devraient avoir lieu, le Régiment de la sécurité présidentielle (RSP) a séquestré hier plusieurs membres du Comité national de transition alors en conseil de ministres au palais de Kossyam. Ce matin, une déclaration des mutins proclame la mise en place d’un Conseil national pour la démocratie (CND) composé par des « forces patriotiques et démocratiques alliant toutes les composantes de la nation ».

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Dans un document rendu public dans les médias locaux, les militaires précisent les raisons les ayant emmené à sortir de leurs casernes et à reverser les autorités de transition dont le président du Faso, Michel Kafando, le Premier ministre Yacouba Isaac Zida, ainsi que des ministres de la transition.

Dans cette déclaration valant proclamation du CND, le comité de transition est accusé de s’être « progressivement écarté des objectifs de refondation d’une démocratie consensuelle ». Le texte dénonce une « la loi électorale taillée sur mesure pour des individus » entraînant « une division et une grave frustration au sein du peuple, érigeant deux catégories de citoyens ».

Le CND aurait ainsi « pour but principal d’enclencher un processus cohérent, juste et équilibré devant conduire à la mise en place d’un système institutionnel robuste ». Non sans promettre à son tour une concertation à l’issue de laquelle sortira « un gouvernement qui se dévouera à la remise en ordre politique du pays et à la restauration de la cohésion nationale pour aboutir à des élections inclusives et apaisées ».

Voici l’intégralité de cette déclaration daté de ce 17 septembre matin :

Proclamation du Conseil National pour la Démocratie

Aujourd’hui 17 Septembre 2015, les forces patriotiques et démocratiques alliant toutes les composantes de la nation et réunies au sein du Conseil National pour la Démocratie (CND), ont décidé de mettre un terme au régime déviant de la transition.

Instauré à la suite de l’insurrection victorieuse du peuple des 30 et 31 Octobre 2014, le régime de transition s’est progressivement écarté des objectifs de refondation d’une démocratie consensuelle.

La loi électorale taillée sur mesure pour des individus et décriée par les instances et les hommes de droit, se dresse alors, comme un outil de négation des valeurs de notre peuple fondée sur l’esprit de justice, d’équité et de tolérance.

Cette loi a créé une division et une grave frustration au sein du peuple, érigeant deux catégories de citoyens.

Malgré les recommandations fortes des chefs d’Etats de la CEDEAO, malgré une condamnation ferme de la Cour de justice de la CEDEAO, enjoignant au Burkina Faso de lever tous les obstacles à la libre participation des candidats aux élections, le Conseil Constitutionnel va être instrumentalisé pour violer cette décision internationale.

La démocratie, c’est le droit de tout citoyen d’être électeur et d’être éligible !

La loi portant statut général des personnels des Forces Armées Nationales et celle portant code de l’information ont été promulguées à des fins personnelles et pour museler la presse.

Cette transition s’est également illustrée par des arrestations arbitraires en négation des règles de droit faisant le lit d’une justice sélective au service des vainqueurs.

Dans un contexte sécuritaire sous régional caractérisé par le terrorisme et le grand banditisme, la question militaire a été politisée et instrumentalisée.

Les propositions de l’armée visant un traitement adéquat des questions en suspens ont fait l’objet d’engagements solennels au plus haut niveau qui n’ont pas été respectées : le but ultime étant de créer une crise factice permanente au sein des forces de défense et de sécurité.

Nombre d’acteurs de cette transition se sont illustrés par des comportements aux antipodes des règles de bonne gestion de la chose publique.

Peuple du Burkina, patriotes et démocrates amis du Burkina, l’intervention du CND a pour but principal d’enclencher un processus cohérent, juste et équilibré devant conduire à la mise en place d’un système institutionnel robuste.

Ancré sur les principes cardinaux de la démocratie comme l’égalité politique devant la loi, la libre expression politique et l’alternance, ce système institutionnel sera le socle du développement socioéconomique partagé du Burkina Faso.

Pour faire place à cette exigence, les mesures immédiates suivantes sont prises :

1.Le Président de la Transition est démis de ses fonctions ;

2.Le gouvernement de transition est dissout ;

3.Le Conseil national de transition est dissout ;

4.Une large concertation est engagée pour former un gouvernement qui se dévouera à la remise en ordre politique du pays et à la restauration de la cohésion nationale pour aboutir à des élections inclusives et apaisées.

Le CND voudrait également rassurer la communauté régionale et internationale, les partenaires au développement de sa détermination à respecter les accords qui engagent le Burkina Faso.

Peuple du Burkina, le Conseil National pour la Démocratie appelle tous les Burkinabè à soutenir activement et massivement dans un esprit de tolérance et de solidarité, le processus de reconstruction politique engagé dans le calme, la discipline et le travail.

QUE DIEU PROTÈGE LE BURKINA FASO.

Le Conseil National pour la Démocratie (CND).

@info241.com
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