Droits humains

Prison de Libreville : Une détenue sommée de payer 20 000 FCFA pour se rendre à l’hôpital

Prison de Libreville : Une détenue sommée de payer 20 000 FCFA pour se rendre à l’hôpital
Prison de Libreville : Une détenue sommée de payer 20 000 FCFA pour se rendre à l’hôpital © 2023 D.R./Info241

Que se passe-t-il à nouveau sein de la prison centrale de Libreville et de sa maison d’arrêt des femmes ? Selon un communiqué de l’ONG SOS Prisonniers, la principale prison du Gabon aurait été le théâtre d’un chantage sanitaire qui ne dit pas son nom. Pour se rendre à l’hôpital pour des soins dentaires, une détenue aurait été sommée de débourser pas moins de 20 000 FCFA aux matons en guise de « carburant » pour se rendre dans une unité de soins. L’ONG réclame l’ouverture d’une enquête sur une pratique « honteuse » bien répandue dans le milieu carcéral gabonais.

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La prison centrale de Libreville aurait-elle des problèmes financiers au point de faire payer aux personnes détenues le « carburant » des véhicules de l’institution pénitentiaire pour se faire soigner ? C’est l’alerte lancée ce mercredi par SOS Prisonniers sur le cas d’une prisonnière à qui l’administration publique a réclamé à 4 reprises 5 000 FCFA pour pouvoir la conduire en consultation externe.

Chantage sanitaire

L’ONG de défense des droits des prisonniers dit avoir avoir saisi ce 17 mai le commandant en chef de la sécurité pénitentiaire sur les déboires qu’a connu cette détenue prénommée Judith. Souffrante depuis plusieurs semaines de problèmes dentaires,"La prise en charge de ses soins de santé ont nécessité qu’elle puisse rencontrer un médecin externe pour l’extraction de sa dent", précise l’ONG dans son communiqué parvenu à la rédaction d’Info241.

Une visite guidée de la maison d’arrêt des femmes de Libreville

« Pour se rendre à l’hôpital, un agent lui aurait exigé de payer 5 000 FCFA pour le carburant de la voiture qui devrait la transporter. Elle a donc obtempéré en lui remettant la somme exigée », relate SOS Prisonniers. Puis, une seconde, une troisième puis une quatrième fois le 12 mai dernier, soit un total de 20 000 FCFA versés aux agents pénitenciers de la prison centrale de Libreville pour pouvoir soigner cette détenue pourtant mal en point.

Une pratique « honteuse »

Sauf que pour ce 4e rendez-vous, la pensionnaire ne pourra pas se rendre à l’hôpital à la dernière minute. Elle aura exigé le remboursement de ses 5 000 FCFA de carburant. Une pratique qui ne serait pas isolée, souligne l’ONG. « Judith ne serait pas la première ou la seule à remettre 5 000 FCFA pour le carburant afin d’être conduite à l’hôpital. D’autres détenues qui auraient également donné 5 000 FCFA pour le carburant préfèrent souffrir en silence, craignant les représailles », dénonce-t-elle.

Et d’ajouter : « Cette pratique honteuse porte gravement atteinte à la dignité humaine et aux dispositions de l’arrêté 0018/MJGS/CAB portant Règlement Intérieur des Etablissements Pénitentiaires en République gabonaise ». D’où son appel à « l’ouverture l’ouverture d’une enquête impartiale afin que les auteurs répondent de leurs actes et qu’ils remboursent les 20000 FCFA que la détenue Judith aurait dépensé pour le fameux carburant. Et qu’elle ne puisse subir aucune menace ni intimidation ».

SOS Prisonniers rappelle que ce n’est pas la première fois que la maison d’arrêt réhabilitée l’année dernière fait parler d’elle. « En 2022, trois filles détenues à la prison centrale de Libreville qui avaient dénoncé les mauvaises conditions de détention ont été déportées à l’intérieur du pays en violation flagrante du règlement intérieur », martèle l’ONG. Des mauvais traitements qui seraient ainsi couverts par l’administration pénitentiaire ? That is the question !

@info241.com
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