Abus d’autorité

Crise CTRI-SEEG : les leaders syndicaux libérés du B2 après avoir été rasés et martyrisés

Crise CTRI-SEEG : les leaders syndicaux libérés du B2 après avoir été rasés et martyrisés
Crise CTRI-SEEG : les leaders syndicaux libérés du B2 après avoir été rasés et martyrisés © 2023 D.R./Info241

Le bras de fer entre le Comité pour la transition pour la restauration des institutions (CTRI) et les syndicats de la Société d’eau et d’énergie du Gabon (SEEG) vient de connaître son épilogue avec la libération des leaders syndicaux ce jeudi matin. Cependant, cette issue ne s’est pas faite sans controverses, laissant des stigmates sur la manière dont les tensions sociales sont gérées au Gabon. Des pères et mères de famille ont regagné leur domicile le crane rasé. Une bien curieuse manière de gérer les tensions sociales par le CTRI qui laissera des traces.

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Après avoir arrêté lundi, les leaders syndicaux ont écopé d’une longue garde à vue au B2 (DGCISM, Direction générale des contre-ingérences et de la sécurité militaire) de plus de 72 heures. Le CTRI a finalement décidé de les relâcher. Une mésaventure qui a laissé des séquelles physiques, puisque les leaders syndicaux ont regagné leur domicile le crâne rasé, une pratique pour le moins inhabituelle et déconcertante.

L’avant et l’après séjour au B2 des syndicalistes

L’affaire a débuté avec la menace de grève émise vendredi par les syndicats de la SEEG en raison du refus de l’entreprise de répondre à leurs revendications concernant le paiement du 13e mois, en raison de la situation financière précaire de la société. Cette menace a déclenché une réaction samedi du président de la transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, qualifiant d’inadmissible la prise en otage des citoyens gabonais par la menace de coupure d’eau et d’électricité.

Les leaders syndicaux ont réagi en soutenant que la SEEG ne devait pas être soumise à un dictat militaire et en soulignant que les employés n’étaient pas responsables des difficultés financières de l’entreprise. Cependant, cette réponse a été jugée outrageante par les autorités, exacerbant les tensions et occasionnant l’arrestation de plusieurs responsables syndicaux pour avoir osé répondre à Brice Oligui Nguema, par ailleurs président du CTRI. Un crime de lèse-majesté.

Afin d’apaiser la situation, les leaders syndicaux de la SEEG, soutenus par d’autres confédérations syndicales, ont été contraint hier face à la pression du CTRI de présenter des excuses au général-président Brice Clotaire Oligui Nguema. C’est après ces excuses que les agents ont été libérés. Cependant, les méthodes employées, telles que le rasage forcé, ne sont en aucun cas prévues par le Code de procédure pénale gabonais, soulevant des inquiétudes quant aux abus extra-judiciaires subis par les leaders syndicaux.

Cette affaire met en lumière la fragilité des droits syndicaux au Gabon depuis le Coup d’Etat du 30 août. De même qu’elle soulève des questions sur la manière dont les autorités traitent les revendications sociales. Le silence apparent de l’institution judiciaire face à de tels agissements laisse planer des doutes sur l’état des droits et des libertés au sein du pays. Les travailleurs de la SEEG, après avoir payé le prix fort pour leurs revendications, entameront les fêtes de fin d’année avec des cicatrices physiques et morales.

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