Coopération

Areva assignée à solder des indemnisations à des anciens mineurs gabonais

Areva assignée à solder des indemnisations à des anciens mineurs gabonais
Areva assignée à solder des indemnisations à des anciens mineurs gabonais © 2016 D.R./Info241

Les anciens travailleurs gabonais de la Compagnie des mines d’uranium de Franceville (Comuf) exigent des indemnisations d’Areva. Le Gabon a mis fin il y a 17 ans à cette coopération économique de la dense activité d’extraction de l’uranium par la Comuf à Moanda (Sud-ouest). Devenue Areva, la compagnie française leader mondial du nucléaire est assignée à faire la lumière sur sa responsabilité.

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En effet, si la fermeture a scellé le sort des mines, il n’en est pas de même pour son personnel qui a été exposé aux radiations de ce minerai dangereux. Malade et oublié de tous, il exige une juste et proportionnelle indemnisation pour le tort subi.

Si ces mineurs ont attendu la commémoration de cette fermeture pour se plaindre des années après, c’est parce qu’Areva leur a laissé miroiter l’idée d’une prise en charge. En effet, sous la pression d’ONG internationales et d’anciens salariés français, la compagnie avait créé en 2010, un observatoire de la santé. L’objectif de cette initiative était de déceler les maladies relatives aux activités d’extraction du minerai irradiant pour prendre en charge ces travailleurs contaminés.

A ce jour, cet observatoire n’est parvenu à déceler aucun malade et pourtant 325 mineurs sont décédés des suites d’une infection pulmonaire a rappelé un ancien mineur durant l’assemblée qui les a réuni samedi ...mauvaise foi ou manque de volonté de la part d’Areva ? Difficile à dire mais les tribulations de ces anciens semblent véridiques.

S’épanchant sur son cas, un mineur confie à RFI : « Je transportais la boue à l’usine. C’était du minerai pur. J’étais seul au fond des mines. Actuellement, je suis malade : des boutons qui sortent de mes deux pieds enflés. Ils ont vu à la biopsie que c’est une tumeur. Mais jusqu’alors, ils ne réagissent pas. Voilà le papier qu’ils m’ont donné. Je suis abandonné par Areva. Ils ne se sont pas occupés de moi.

De l’avis de ces anciens mineurs de la Comuf, le groupe a tout simplement « décidé de les oublier sous le couvert de cet observatoire ». Réunis sous la bannière de leur syndicat, ils attendent que leurs revendications soient prises en compte.

Le docteur David Benoni dont le mandat a expiré le 15 décembre 2015, avait évoqué son bilan le 11 décembre 2015 après une audience à la primature, et les perspectives concernant le vécu des anciens employés de la Compagnie des mines d’uranium de Franceville (Comuf).

Selon David Benoni, depuis sa mise en œuvre, l’Observatoire de santé dont le but est de procéder aux consultations des anciens travailleurs des mines afin de détecter si parmi eux, certains présentent des pathologies liées au travail dans la mine, a fonctionné jusque-là avec d’énormes difficultés.

Il était alors question, selon lui, de savoir si parmi les 800 mineurs consultés, il y en avait qui méritent d’être indemnisées par le groupe Areva, qui a produit à Mounana au total plus de 26 000 tonnes d’uranium, même si une étude l’Agence internationale pour l’énergie atomique en 2004 pour sa part le chiffre de 27 872 tonnes.

David Benoni, arrivé en fin de mandat déclarait à cet instant qu’il s’en remettait aux plus hautes autorités françaises et gabonaises pour la suite à donner aux différents revendications légitimes des anciens travailleurs de mines. Il avait par ailleurs fait planer un doute de mauvaise foi, en affirmant qu’il serait possible que « certaines affections dont pourraient souffrir les anciens travailleurs ne soient pas forcément dues à leur présence dans ces lieux hautement radioactifs ».

L’Agence internationale pour l’énergie atomique aurait signifié aux responsables d’Areva et aux différents états qu’il y ait un texte spécial pour ce qui concerne l’uranium, compte tenu de sa dangerosité sur l’organisme et l’environnement. Même ces normes réglementaires n’ont visiblement pas été respectés par la Comuf qui a été mué en Areva.

Car à Moanda et à Franceville on enregistre plusieurs mineurs gabonais qui sont non seulement morts de pathologies dues à leur activité minière, mais aussi ceux qui vivent encore avec des maladies dues à l’exploitation du minerai. Malheureusement sans qu’ils soient pris en charge ou remboursés. Avec un silence mortifère des autorités politiques françaises et gabonaises.

Il y a 55 ans, le Gabon sortait de ses terres sa première tonne d’uranium. Depuis, l’exploitation d’uranium au Gabon a pris fin en 1999. A l’occasion de cet anniversaire, d’anciens ouvriers de la Comuf devenue Areva se sont réunis en assemblée générale samedi 23 janvier à Libreville. Ils exigent d’être indemnisés par Areva pour avoir été exposés à de fortes radiations.

Avec Ecofin & LNG

@info241.com
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