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Va-et-vient à rebours des politiciens : Du transactionnalisme politique au Gabon

Va-et-vient à rebours des politiciens : Du transactionnalisme politique au Gabon
Va-et-vient à rebours des politiciens : Du transactionnalisme politique au Gabon © 2021 D.R./Info241

Dans cette analyse pleine de mordant, l’exilé politique Alfred Nguia Banda revient sur la transhumance observée ces dernières semaines au Gabon. Des acteurs de l’opposition sans « esprit républicain » qui rallient les rangs du parti au pouvoir au grand dam de leurs idées et des électeurs qui finissent par perdre foi aux acteurs politiques de leur pays. Pour l’auteur, il s’agit d’une « infâme et décrédibilisante transhumance » et d’un « comportement caméléonique » qui nuit gravement à la politique. Lecture.

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Le Gabon, notre pays, est politiquement atypique et le crétinisme qui le caractérise se manifeste par la versatilité légendaire et extravagante de ses acteurs. Oui, la sempiternelle transhumance des prétendus hommes politiques extirpe à notre système démocratique son prestige et ses lettres de noblesse.

En effet, nous devons toujours avoir à l’esprit que la politique se fonde principalement sur le respect scrupuleux des Valeurs démocratiques dont les convictions, les principes, la probité morale et l’éthique de la responsabilité constituent indéniablement l’ossature de toute activité partisane. Déroger à ces Valeurs, mettrait évidemment en péril le fonctionnement régulier de la Démocratie.

Au Gabon, nous constatons malheureusement que depuis que le glas du monolitisme a sonné en 1990, les partis politiques à caractère matrimonial, sectaire, régionaliste ont vu le jour et des acteurs politiques sans consistance doctrinale ou idéologique s’illustrent négativement par un transactionnalisme sans nom.

Interrogeons nous sur les mobiles et les conséquences de cette infâme et décrédibilisante transhumance :

1. Les principaux mobiles du transactionnalisme politique
Je noterai principalement deux mobiles.
- L’opportunisme et la cupidité incommensurable qui caractérise l’Homme politique gabonais. Oui, l’Homme politique gabonais, à quelques exceptions notables, est un vrai transactionnel qui ne résiste guère devant l’argent et les honneurs. Ce sont ses points faibles. Il peut vendre père, mère, frères, sœurs et enfants pour assouvir ses pulsions ventriloques. A tout moment, il peut se livrer au plus offrant, c’est un mendiant par excellence.

Comment peut ont délivrer un peuple en souffrance et un pays à la dérive des chaînes de la tyrannie si les acteurs politiques sont obnubilés par l’Avoir et ,toute honte bue, par un comportement caméléonique. Nelson Mandela disait : « Quand tu t’es battu si dur pour te remettre débout, ne retourne jamais vers ceux qui t’ont mis à terre ». La politique spectacle à laquelle nous assistons est très affligeante et déshonore les gabonais.

- L’absence de l’Esprit républicain. Un Homme politique, c’est celui qui a la capacité de faire avancer les autres vers un destin commun ; C’est celui qui défend l’intérêt général et se dote d’un sens honorable de l’État. Il doit se mettre entièrement au service de son pays avec abnégation, esprit patriotique et fierté. Il doit également accepter le sacrifice pour se mettre au service de ses concitoyens et non de mettre en exergue son Moi hypertrophique, ses ambitions égoïstes dévorantes. C’est ce que j appelle l’Esprit républicain. Faire fi de cet esprit entraîne des conséquences désastreuses que nous connaissons en ce moment. Jean Jaurès disait si bien : « La République est un grand acte d’espoir ».

2. Les conséquences
Ces conséquences entraînent inévitablement :
- la démobilisation de peuple, plus précisément le corps électoral qui perd ses repères. L’abstention électorale prend indubitablement de l’ampleur.
- le rejet de la classe politique dont les messages véhiculés ne sont plus attractifs.
- le délitement de la confiance entre le peuple et la classe politique happée par des ambitions personnelles ventriloques.

Pour terminer cette petite réflexion, je me poserai cette petite question : Que dirions nous si les transactionnels notoires comme René Ndemezo’Obiang, Pierre Claver Maganga Moussavou, Jean de Dieu Moukagni Iwangou, Michel Menga et mon ami Frédéric Massavala et bien d autres étaient des opposants Altogovéens. Oui, depuis la restauration du pluralisme politique au Gabon, tous les opposants Altogovéens s’illustrent par leur constance politique qu’ils assument fièrement.

Alors évitons de donner des leçons de démocratie aux autres.

Alfred Nguia Banda, exilé politique, France.

@info241.com
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