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Quand les forces de police gabonaise sèment le désordre plutôt que l’ordre à Libreville

Quand les forces de police gabonaise sèment le désordre plutôt que l’ordre à Libreville
Quand les forces de police gabonaise sèment le désordre plutôt que l’ordre à Libreville © 2021 D.R./Info241

La police nationale gabonaise, composante des forces de l’ordre et de sécurité avec la gendarmerie nationale, semble être résolue à souiller le peu de noblesse qu’on l’attribuait autrefois. Dans les rues de la capitale gabonaise, leurs éléments brutalisent, embraquent de force, terrorisent les populations qu’ils sont censés rassurer sinon protéger.

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Scène surréaliste le mardi 9 novembre dernier au carrefour la SGA sis au PK8, dans le 3e arrondissement de Libreville. Il est 16h quand apparaît un de ces lugubres camions de marque “Iveco” à bord duquel traînent à longueur de journée les fonctionnaires de police du Gabon. Au carrefour SGA, ils sont descendus de leur engin pour s’en prendre aux femmes commerçantes qui exposent leurs marchandises sur les trottoirs bordant ce carrefour.

Une autre vue des lieux, mardi à Libreville

Des méthodes d’un autre temps

Connus pour leur brutalité, leurs méthodes favorites n’ont pas tardé à s’exprimer. Menaces et intimidations armes aux poings avec ramassage systématique des maigres vivres qui assurent tant bien que mal la survie de nombreuses familles gabonaises sans issue, impuissantes.

En quelques minutes, un attroupement est vite formé au pied du camion. Entre les commerçantes qui s’opposent à leur évacuation dans de telles conditions et des passants courroucés par les méthodes dont font usage ces “flics” sur leurs propres compatriotes. Un jeune élève d’environ 17 ans, vêtu de son uniforme scolaire va crier sa désapprobation face aux méthodes barbares de ses aînés sur de vieilles femmes inoffensives. Mal l’en prendra. Il a été froissé et embarqué dans le camion sans le moindre respect, ne serait-ce que pour son uniforme.

Une impunité sans faille

Il est devenu coutume au Gabon d’assister à de tels abus dans les rues. Intimidations et culte de la personnalité y ont encore cours. Sans ménagement, de paisibles citoyens se retrouvent souvent dans des commissariats sans motif valable justifiant un tel dommage. Et comme les auteurs de tels agissements, bien que formellement identifiés, ne font presque jamais l’objet de sanctions disciplinaires ou de radiation de la part de leur hiérarchie. Tout “corps habillé” inspire panique et terreur au Gabon quand, sous d’autres cieux, c’est la vue d’un agent de gendarmerie ou la police qui rassure le citoyen.

Et pourtant, il est répandu très régulièrement que le Gabon est un État de droit. Mais de quel droit s’agit-il ici dans ce cas de figure où des corps exécutent des ordres souvent mal donnés ? En donnant l’ordre d’aller “dégager” les commerçantes qui exposent sur les trottoirs, où sont les infrastructures vers lesquelles elles sont orientées ? Suffit-il de mettre la répression derrière chaque anarchiste pour que tout soit ordonné dans la capitale gabonaise ? Surtout quand on connaît la propension actuelle du gabonais et de la gabonaise, y compris celui détenteur d’un diplôme et d’une qualification, à survivre au quotidien grâce à une activité commerciale informelle ?

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