L’après victoire

Présidence de l’UN de Paulette Missambo : Après l’élection, place aux réalités !

Présidence de l’UN de Paulette Missambo : Après l’élection, place aux réalités !
Présidence de l’UN de Paulette Missambo : Après l’élection, place aux réalités ! © 2021 D.R./Info241

Samedi 13 novembre dernier, l’élection à la tête de l’Union Nationale (UN, opposition radicale) de Paulette Missambo a mis fin à un suspens longtemps entretenu au sujet de la succession de Zacharie Myboto à la tête de ce parti d’opposition. A coude-à-coude avec Paul Marie Gondjout son challenger, la victoire étriquée de dame Missambo laisse toutefois entrevoir de gros et sombres nuages pour la suite.

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À peine élue d’une courte tête à la tête de l’Union Nationale avec 308 voix contre 298 voix pour Paul Marie Gondjout, la nouvelle présidente de l’Union Nationale a aussitôt tendu la main à l’autre faction désormais incarnée par son adversaire. À la sortie de la salle Kevazingo où s’est déroulée cette élection du moins transparente et inédite dans la vie des partis politiques au Gabon, Paul Marie Gondjout s’est autant montré très fair-play et s’est d’ailleurs dit disposé à travailler avec “le vainqueur de ce soir” car croit-il, “l’avenir est pour nous”, dira t-il.

Au-delà des apparences et des déclarations, il est pourtant à redouter une impossible réconciliation des unionistes, tant l’adversité entre les deux camps avait atteint des pics. Le 17 novembre, soit 4 jours après son accession à la présidence du parti, Paulette Missambo accordait une interview à notre confrère Jeune Afrique. Ton mesuré et parfois évasive sur certaines questions qui méritent une certaine clarté, la nouvelle présidente est désormais à la tâche. Une tâche qui ne s’annonce pourtant pas aisée pour elle. Et pour cause, de nombreux dossiers laissent interroger.

De l’impossible réconciliation d’une Union Nationale désunie

« S’il faut féliciter le déroulement de l’élection en elle-même, car elle est une vraie leçon de démocratie administrée principalement au PDG au pouvoir avant de l’être pour tous les autres partis avec une trop forte mainmise d’un chef naturel ou d’une famille, il est cependant à craindre que la scission ne soit consommée au-delà des apparences. J’en veux pour indice un fait que je considère comme une grossière erreur. C’est l’option d’avoir jumelé l’élection du président au reste de son bureau. En procédant par élection d’une liste plutôt que du seul président, la porte à toute main tendue est fermée. Parce que la nouvelle présidente a déjà son gouvernement en quelque sorte. Du coup, tous ceux qui se sont opposés à elles sont relégués au rang de simples militants et donc pas accès à un certain niveau de l’information. Or, ces derniers sont pour la plupart d’anciens hiérarques du parti et jouissent de plusieurs compétences dans des domaines variés », regrette un analyste politique sous couvert d’anonymat.

Quid de la question financière, du patrimoine du parti ainsi que de sa gouvernance ? Là aussi, des incertitudes se pointent. « Sur la question financière, j’ai bien peur. Selon certaines indiscrétions, l’organisation du congrès avait été évaluée à plus de 50 millions. Chaque camp devait fournir la moitié de l’effort. Mais des indiscrétions font état de ce que le camp de madame Missambo n’aurait remis que 15 millions tout au plus. Cela peut illustrer les difficultés financières de cette aile. De quoi s’inquiéter pour la suite, quand on sait son ambition de redéployer le parti sur l’ensemble du territoire national et de lui donner une visibilité médiatique. Je ne sais pas ce qu’il en sera du siège de l’Ancienne Sobraga qui est une propriété des Myboto. Quant à la gouvernance, j’ai noté qu’en dehors de Missambo qui arrive à la tête du parti, on ne peut réellement pas parler de renouveau tant et si bien que c’est quand même le même secrétaire exécutif, le Dr Minault Zima Ebeyard dont la fonction a paru très largement au-dessus de ses compétences depuis qu’il est là. N’est pas André Mba Obame qui veut mais qui peut. En sa qualité de chef de l’administration du parti, j’ai des doutes très sérieux quand à un véritable changement de gouvernance et en si peu de temps avant la présidentielle », tranche net notre analyste.

Face à de tels écueils, Paulette Missambo aurait-elle des soucis à se faire à peine elle entame son magistère au sein de ce parti ? Surnommée la dame de fer par ses admirateurs, les premières actions de cette dame que beaucoup décrivent comme une femme de poigne vont très certainement être scrutées à la loupe. De ses premiers choix, se dessinera progressivement le cap que prendra ce parti d’opposition qui revendique encore son rang de première force politique d’opposition entre 2011 et 2015.

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