Port-Gentil : Le mini-musée municipal à l’abandon, en quête d’un second souffle de vie

La salle d’exposition d’objets d’art de Port-Gentil, située plus précisément à la foire municipale Pierre-Louis Agondjo Okawé dans un bâtiment qui constitue en lui-même, un objet patrimonial chargé d’histoire, est dans un état d’abandon avancé et ne demande qu’à être dépoussiéré.

La salle d’exposition qui possède une collection de 300 objets et vestiges des différentes civilisations qui ont marqué l’histoire du Gabon, dont le fascinant masque Fang Ngil, Okuyi, Punu et bien d’autres est tout sauf ce qu’il doit être : un lieu renvoyant à l’histoire d’une ville plusieurs fois millénaire. Le site abandonné depuis plusieurs années à lui-même devrait proposer une nouvelle offre de service pour devenir l’une des destinations culturelles prisées de la capitale économique. Il se voudrait novateur au service du développement de la culture, gage de notre identité.
La fréquentation de ce musée est très largement en baisse depuis des années en raison de la fermeture de celui.
Sans air conditionné et obscurs, les 300 objets sont rangés dans une salle poussiéreuse avec des légendes tapées à la machine. Il abrite plusieurs collections qui datent d’avant l’ère coloniale. Là-bas, la majorité des pièces sont originales, sauf quelques statues qui sont des copies. « C’est un patrimoine culturel national disposant des éléments de la vie traditionnelle du pays qui mériterait d’être mis en valeur. Dans la ville, je me demande bien si la population est informée qu’il existe une salle d’exposition d’objets d’art. C’est pas sûr ! », déplore Martin Boundzanga.
À ce jour, le site ne demande qu’à être dépoussiéré. Aux abois, il aurait coûté une fortune à l’État gabonais. À ce jour, il est contraint lui-même de se serrer la ceinture à cause de la crise économique. Pour ce qui est du ministère de la Culture qui ne lui soutiendrait pas en tout et pour tout, certains n’osent pas se prononcer. Pour un musée de cette taille, en l’absence de mécènes et des fonds extraordinaires qui lui avaient été alloués pour son lancement, plus que nécessaire, il serait souhaitable que l’équipe municipale trouve des solutions pour permettre à cette collection d’œuvres d’art traditionnelles de continuer à fonctionner.
Dans un passé récent, certains se souviennent encore qu’entre les années 2013 à 2015, il existait une billetterie pour les visites journalières au tarif unique de 500 FCFA. Malheureusement, cette politique qui visait à faire rentrer de l’argent dans les caisses de la mairie d’une part, et à permettre aux populations de s’enrichir de l’histoire culturelle de leur pays d’autre part, est morte. « Moi, je me rappelle que j’ai payé un jour 2 000 pour moi et mes quatre enfants pour visiter ce site avant que la foire ne soit un lieu que de rencontres politiques. C’est regrettable de voir qu’il est fermé », regrette Thomas Malombi.
Aussi, il est à souligner l’absence d’installations adéquates pour la conservation des différentes pièces dont des pièces numismatiques, des pointes de flèches datant de différentes ères géologiques jusqu’à l’ère contemporaine. La salle ne possède d’ailleurs pas le matériel d’une telle vocation. Elle n’est qu’un semblant de site qui a juste quelques objets mal exposés au bénéfice des visiteurs. La raison est due à un laisser-aller semble-t-il et dont, elle est victime de la part de la mairie de Port-Gentil. Une situation d’ailleurs dénoncée par les riverains en manque de connaissance qui, estiment que ce site d’exposition devrait être installé ailleurs que dans cette salle aux murs humides et froids qui ne présentent guère les conditions requises pour une meilleure conservation des vestiges.
« Pour ma part, c’était mieux de le mettre par exemple au carrefour Léon Mba avec des indications. Car, là-bas, il y a une forte concentration des populations », suggère Igor Ngoma. Le constat malheureux fait ces dernières années est que, le bureau du conseil municipal n’accorde aucune importance à ce petit musée au niveau où même l’éclairage intérieur ne fonctionnait pas. « Moi, je ne connais pas qu’en haut de nos têtes se trouve un musée. Personne ne sait qu’il existe même, vu que y a pas une véritable communication sur ce site. Les élèves devraient s’il était ouvert, venir visiter histoire de connaître leur patrimoine culturel », laisse entendre Vincent Ndinga.
Des travaux de réfection sont attendus.
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