Résultats Présidentielle du 12 avril 2025
Cumulard

Gabon : Alain-Claude Kouakoua patron des patrons et PCA de la CNAMGS, un cumul qui inquiète

Gabon : Alain-Claude Kouakoua patron des patrons et PCA de la CNAMGS, un cumul qui inquiète
Gabon : Alain-Claude Kouakoua patron des patrons et PCA de la CNAMGS, un cumul qui inquiète © 2025 D.R./Info241

Depuis ce 19 mai, le monde des affaires gabonais accueillait un visage bien connu à la tête de la Fédération des entreprises du Gabon (FEG) : Alain-Claude Kouakoua. Une arrivée qui, au lieu de raviver l’élan de réformes tant promis par les nouvelles autorités, rappelle cruellement les réflexes d’un système ancien où le mélange des genres régnait en maître. À l’heure où le Gabon promet rupture, transparence et refondation, cette accumulation de fonctions publiques et privées expose les dérives d’un capitalisme d’État toujours vivace.

Moov Africa

Déjà président du conseil d’administration (PCA) depuis janvier dernier de la CNAMGS – l’assurance maladie publique qui brasse chaque année plusieurs centaines de milliards de francs CFA –, Kouakoua endosse désormais le rôle de porte-voix du secteur privé. À cela s’ajoute le fait que son entreprise, Mika Services, est bénéficiaire de nombreux marchés publics. En d’autres termes, il est à la fois acteur, décideur et bénéficiaire du même système. Cette triple casquette, dans une Ve République en quête de refondation, fait tache.

Les deux hommes

La situation devient d’autant plus préoccupante que la FEG s’est imposée comme un interlocuteur clé dans les discussions sur la fiscalité, les réformes économiques et la commande publique. Comment croire à la sincérité de ces dialogues, quand l’un de leurs principaux meneurs peut potentiellement en tirer avantage personnel ? C’est là que la frontière entre lobbying légitime et prise illégitime d’intérêts se brouille dangereusement.

Il ne s’agit pas de dénigrer les compétences d’un homme ni de nier son parcours entrepreneurial. Mais dans une République qui se veut nouvelle, la posture importe autant que l’action. Et la confusion actuelle donne l’image d’un pouvoir économique qui recycle ses figures et verrouille ses positions. Surtout quand le passage de témoin entre Henri-Claude Oyima – devenu ministre de l’Économie cumulativement avec ses fonctions de PDG de BGFIBank – et son ami Kouakoua à la FEG illustre un enchaînement si parfaitement huilé qu’il en devient suspect.

Le Gabon mérite mieux qu’une gouvernance fondée sur les renvois d’ascenseur et les fauteuils tournants. Il mérite une séparation nette entre les fonctions de contrôle, de gestion publique et les intérêts privés. Sans ce minimum de rigueur, le mot « refondation » restera une incantation. Et la Ve République, une réédition de la précédente, en plus maquillée.

@info241.com
Moov Africa

Newsletter de Info241.com

Inscrivez-vous maintenant pour recevoir notre newsletter quotidienne


Info241.com s'engage à ne pas vous envoyer de messages non sollicités. Si vous changez d'avis, vous pourrez vous désabonner de cette newsletter à tout moment.

Commenter l'article