Mort par balle d’un jeune gabonais à Port-Gentil : le policier auteur du drame jeté en prison !

La justice gabonaise a pris en main l’affaire du meurtre par balle d’un jeune homme par un policier « ripoux ». Kayas Kassegue, agent de police en poste à Port-Gentil, a été incarcéré ce mercredi 14 mai à la prison centrale de la ville. Il est poursuivi pour homicide involontaire après avoir mortellement blessé Franzy Nguembi le 2 mai dernier avec son arme de service. La victime, touchée à l’abdomen, n’a pas survécu.

Les faits se sont produits dans le quartier Chic, lors d’une intervention qui aurait dû être de routine. Le policier affirmait venir interpeller le frère aîné de la victime dans le cadre d’une plainte déposée contre ce dernier. D’après les premiers éléments de l’enquête, Kassegue a tiré deux fois : un premier coup de semonce, suivi d’un tir fatal qu’il justifie par un état de panique. Il dit avoir été menacé par Franzy Nguembi, qui aurait brandi une arme blanche.
Une affaire trouble
Selon ses déclarations, d’autres habitants du quartier seraient également intervenus avec des machettes, créant un climat de tension extrême. Face à ce qu’il a perçu comme un danger imminent, il affirme avoir voulu viser la jambe du jeune homme pour se dégager, mais aurait atteint l’abdomen, provoquant une blessure mortelle. La victime est décédée quelques instants plus tard, sans avoir pu être prise en charge à temps.
La famille près de la victime avant son décès à l’hôpital
Le juge d’instruction a décidé de son placement en détention provisoire à l’issue de sa garde à vue, jugeant les faits suffisamment graves. Kayas Kassegue doit désormais répondre de ses actes devant la justice, même si les premiers éléments orientent vers une bavure plutôt qu’un acte délibéré. Il devra également expliquer pourquoi il s’est rendu seul à cette intervention, sans l’appui d’un collègue, alors même qu’elle avait été validée par sa hiérarchie.
Changement de version
Le frère interpellé lors du drame a été entendu par le magistrat. Il n’a pas confirmé les accusations initiales portées par les proches de Franzy Nguembi. Menotté au sol au moment des tirs, il dit n’avoir pas vu la scène dans son intégralité. Cette déclaration ajoute à la complexité du dossier, qui repose désormais sur les conclusions de l’Inspection générale des forces de police nationale, en charge de l’enquête.
Si la thèse de l’accident semble, pour l’heure, la plus plausible aux yeux des enquêteurs, l’affaire soulève une nouvelle fois la question des méthodes d’intervention des forces de l’ordre. Plusieurs voix s’élèvent pour dénoncer un usage disproportionné de la force dans un contexte civil, et le manque d’encadrement sur le terrain.
Par ailleurs, des sources proches du dossier indiquent qu’un accord à l’amiable aurait été trouvé entre les familles du policier et de la victime. Un arrangement qui, s’il peut apaiser les tensions, n’efface en rien les responsabilités pénales que la justice devra trancher dans les prochaines semaines.
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