Paranoïa politique

L’esprit d’André Mba Obame hante t-il « lourdement » le pouvoir d’Ali Bongo ?

L’esprit d’André Mba Obame hante t-il « lourdement » le pouvoir d’Ali Bongo ?
L’esprit d’André Mba Obame hante t-il « lourdement » le pouvoir d’Ali Bongo ? © 2015 D.R./Info241

La question vaut tout son pesant d’or au regard de l’actualité politico-judiciaire du pays d’Omar Bongo. Actualités minées par des arrestations en cascade des lieutenants d’André Mba Obame (AMO) et à la mise en place d’une importante opération de sécurisation du Gabon dénommée Nguéné sur tout le territoire national. S’il y a bien un opposant qui aura su donner de lancinantes insomnies à Ali Bongo, c’est bien AMO ! Le régime s’emballe en attendant l’inhumation de l’enfant terrible de l’opposition gabonaise.

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Même disparu, l’âme de l’opposant continue son travail laborieux auprès du pouvoir multipliant les arrestations des membres du parti de l’illustre disparu. C’est bien André Mba Obame, même mort, qui occasionne de nombreux faux pas du régime Bongo qui redoute convulsivement les commémorations citoyennes dévolues à André Mba Obame.

Une fraternité vieille d’un quart de siècle

L’homme a été pendant plus de deux décennies, le fin stratège et l’homme à tout faire du régime Omar Bongo et du courant des rénovateurs du Parti démocratique gabonais (PDG) avec lequel, il contestait avec Ali Bongo, la trop grande emprise des "anciens" sur le vieux patriarche de la Françafrique. AMO était celui qui maîtrisait le mieux les arcanes du pouvoir héréditaire d’Omar Bongo. C’est encore lui qui était en premières lignes des stratagèmes utilisés par l’Etat-PDG pour s’éterniser au pouvoir : manipulations médiatiques des masses populaires, gestions des crises politiques, fraudes aux élections politiques...

Ali Bongo lors de la campagne présidentielle de 2009

Lors de la rupture intervenue en 2009 avec Ali Bongo, certains continuaient de s’interroger sur les véritables mobiles de la discorde entre les deux frères d’hier, devenus par le biais du décès de leur "père", des ennemis jurés. Au point de se disputer le trône présidentiel, chacun d’eux se prévalant d’être le juste héritier du « digne héritage paternel » laissé vacant par la mort d’Omar Bongo en juin 2009.

Cette lutte fratricide a démontré à suffisance qu’au PDG, le linge sale se lave sur la place publique. Mieux, en laissant au peuple acquis au régime, le luxe de trancher des deux celui qui eu le plus l’onction Omarienne pour s’adjuger la présidence de la République. D’où nos interrogations sur les réelles motivations des arrestations "arbitraires" des membres de la famille politique d’AMO. Le pouvoir, pourtant resté aux mains d’Ali Bongo, rechercherait-il les documents qui l’accablerait ? André Mba Obame aurait-il laissé un testament audio, visuel ou écrit à ses lieutenants pouvant permettre de déstabiliser et d’en finir avec Ali Bongo ?

Le spectre d’AMO hante la vie judiciairo-politique

Depuis le décès d’André Mba Obame le 12 avril, une série d’événements ont eu lieu au Gabon : l’incendie de l’ambassade du Bénin, la pseudo-découverte d’armes sur une île déserte près de Libreville et enfin, les arrestations "arbitraires sans fondement ni base légale" des militants de l’opposition en l’occurrence, ceux du parti de l’Union Nationale.

André Mba Obame en août 2012 de retour à Libreville

Pourquoi un vent de panique généralisée semble gagner le régime au pouvoir ? Que craint-il ? Pourquoi, pour nombre de gabonais, Ali Bongo semble t-il se servir de la puissance publique, à travers notamment l’inamovible Sidonie Flore Ouwé alias "Calamity Jane", pour de nouveau priver les quelques libertés publiques de paisibles citoyens ?

Une marche pour la "paix" aux effets dissolus ?

La récente marche de la paix du 11 avril dernier, la veille du décès d’AMO, avait fait ragaillardir les occupants du palais du Bord de mer, sur le prétendu amour des populations à leurs égards. Mieux à l’immense œuvre politique d’Ali Bongo qui peine pourtant à se traduire dans les faits depuis près de 6 ans de magistère. Au final, cette sortie du régime fut plutôt une épreuve de force contre l’opposition que le pouvoir avait ainsi empêché d’occuper la place de rio de Libreville pour y tenir leur meeting. Ali Bongo craindrait-il la lecture du testament politique d’AMO qui avait anticipé sa mort ? Testament qui contiendrait des preuves irréfutables des origines prétendument biafraises de son ami de longues dates : Ali Bongo.

Nul n’ignore qu’AMO fut le compagnon d’armes du président "aimé et adulé par son peuple" durant plus de 25 ans. Le pouvoir aurait-il besoin d’une énième marche de la paix pour conjurer le mauvais sort qui semble planer sur le régime aux lendemains de la disparition tragique du digne fils de Medouneu ?

A la lecture des récents événements et de la militarisation actuelle du pays, Ali Bongo semble redouter l’exposition publique de la dépouille d’AMO ainsi que les retombées irréversibles de la surexploitation de cette occasion par ses nombreux adversaires tapis dans l’ombre de l’enfant terrible de l’opposition. Le pouvoir redoute les proportions que prendraient les hommages des populations qui ont massivement adhéré à la "nouvelle espérance" que prêchait AMO dans son positionnement dans l’opposition.

@info241.com
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