Caméra cachée au tribunal : la juge et l’avocate des Bongo poursuivies par le ministère de la Justice

Dans un communiqué solennel lu à la télévision publique ce 9 juillet par sa conseillère en communication, Nina Alibala Legnongo, le ministre de la Justice, garde des Sceaux, chargé des droits humains, Séraphin Akouré Davin, a annoncé la saisine formelle du Conseil supérieur de la magistrature et de l’Ordre des avocats du Gabon.

Cette décision fait suite à la diffusion, devenue virale, d’une vidéo filmée clandestinement au tribunal de Libreville, mettant en cause la juge d’instruction Leila Ayombo Moussa Biam et l’avocate Me Gisèle Eyué Békalé. La séquence en question, captée à l’insu de la magistrate par l’inculpé Noureddin Bongo Valentin et son conseil le 28 février 2025 peu après 10h, montrerait des échanges empreints de « familiarité » entre les trois protagonistes, selon les termes de la chancellerie.
Le communication du ministère sur la télévision publique
Le ministère évoque un comportement « sans aucune réserve due à leur statut respectif » de la part de la juge et de l’avocate, susceptible de constituer « un manquement grave aux obligations professionnelles ». La gravité des faits allégués a conduit le garde des Sceaux à initier des enquêtes administratives et déontologiques en saisissant respectivement Madame le Secrétaire permanent du Conseil supérieur de la magistrature et Monsieur le bâtonnier.
Cette communication officielle, sans aborder frontalement le contenu de la vidéo ni les conditions de sa captation, suggère également l’existence de vices de procédure dans les premières diligences engagées contre Me Eyué Békalé. En toile de fond, cette affaire survient dans le cadre de l’instruction en cours visant Sylvia et Noureddin Bongo, et jette un éclairage troublant sur la régularité des échanges au sein même de l’appareil judiciaire.
@info241.com
