Justice

Mali : Des agents de police font « évader » un commissaire jeté en prison pour meurtres

Mali : Des agents de police font « évader » un commissaire jeté en prison pour meurtres
Mali : Des agents de police font « évader » un commissaire jeté en prison pour meurtres © 2021 D.R./Info241

Le Syndicat autonome de la magistrature (SAM), le Syndicat libre de la magistrature (SYLIMA) et l’Association malienne de droits de l’Homme (AMDH) ont condamné samedi, avec stupéfaction la rébellion d’un groupe d’agent de sécurité lourdement armé ayant orchestré, vendredi, l’"évasion" de la Maison centrale d’arrêt de Bamako du commissaire divisionnaire Oumar Samaké, commandant de la Force spéciale anti-terroriste (FORSAT).

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Oumar Samaké a été inculpé et déferré à la Maison centrale d’arrêt de Bamako par la justice malienne dans l’affaire des tueries des manifestants du « Mouvement du 5 juin et rassemblement des forces patriotiques » (M5-RFP) des 10, 11 et 12 juillet 2020 conduisant à la chute du régime du Président Ibrahim Boubacar Keïta.

Ces organisations ont indiqué dans des communiqués distincts, qu’elles avaient appris avec stupéfaction et véhémence cette situation "déplorable" constituant une atteinte grave à la démocratie et à l’État de droit au Mali. Les syndicats de la magistrature ont rappelé que le Mali est un État de droit où tous demeurent sujets de droits, quels que soient leurs titres, grades ou qualités en indiquant que la justice est pleinement indépendante et impartiale et n’est à la solde de personne.

Le communiqué conjoint des syndicats

« Le pouvoir judiciaire qui est prêt, engagé et déterminé à combattre le crime sous ses multiples formes ne cédera ni au chantage ni à l’intimidation encore moins à une quelconque forme de manipulation. Il exige que ses décisions soient exécutées par le Gouvernement et que force demeure à la loi et à elle seule », ont expliqué les deux syndicats de la magistrature.

« Faute d’actions rigoureuses et vérifiables dans les meilleurs délais contre les auteurs et complices de cette rébellion, les syndicats de magistrats en tireront les conséquences par des actions syndicales dissuasives pour vaincre toute forme d’atteinte à l’autorité et à l’indépendance du pouvoir judiciaire », préviennent Boureima K. Konaté et Hady Macky Sall respectivement président par intérim du comité directeur du SAM et président du Bureau exécutif du SYLIMA.

De son côté, l’AMDH s’étonne de l’attitude des plus hautes autorités et les exhorte à prendre des mesures à la hauteur de la situation en restaurant la décision de la justice et en prenant des sanctions exemplaires contre des personnes impliquées. En outre, l’AMDH, fustige cette obstruction au travail de la justice par des agents chargés de l’application de la loi et les encourage à la retenue et au respect des règles de la déontologie et des principes républicains.

Boubacar Arama, porte-parole de la synergie des syndicats de la police, a indiqué, vendredi, que cette démonstration de force, était nécessaire, légitime et motivée. « Il fallait une véritable démonstration de force » a déclaré, le sergent de police, Boubacar Arama, avant de remercier les autorités pour avoir entrepris des démarches à même de garantir un dénouement heureux de la situation.

« Dans cette affaire, la police n’est qu’un maillon faible, il y a beaucoup de personnalités au Mali qui ont commis des actes répréhensibles, mais qui n’ont jamais été inquiétées. Pourquoi, un commandant des forces spéciales au sein de tant d’autres corps de police ?  », s’interroge l’adjudant de police Aboubacar Keita, quant à cette arrestation survenue vendredi.

L’adjudant appelle les autorités à mener des enquêtes qui concernent toutes les personnes susceptibles d’être impliquées dans les assassinats perpétrés lors des manifestations des 10, 11 et 12 juillet 2020 et non une enquête partiale.

@info241.com
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