Vidéos clandestines : Une avocate des Bongo Valentin plus que jamais dans la tourmente

Alors que leur procès n’est prévu s’ouvrir qu’en novembre, Sylvia Bongo et son fils Noureddin Bongo Valentin ont déjà mis l’un de leurs avocats Me Gisèle Eyue Bekalé en mauvaise posture. Cette dernière est désormais au centre du scandale judiciaire entourant la publication d’enregistrements audio et vidéo réalisés illégalement durant la détention de ses clients. Une affaire qui lui vaut ce lundi matin une convocation en bonne et due forme dans les locaux de la Direction générale des recherches (DGR, gendarmerie).

À l’origine de cette convocation : la publication, début juillet, par Noureddin Bongo Valentin de plusieurs vidéos et extraits audio censés démontrer que la procédure judiciaire le visant, lui et sa mère, serait « instrumentalisée ». Mais ces fuites ont produit l’effet inverse. Loin d’apporter des preuves de torture ou de traitement inhumain, les images ont surtout révélé des scènes de familiarité avec la juge d’instruction, désormais elle aussi visée par une procédure pour manquement à ses obligations.
L’avocat dans ses bureaux
L’affaire s’est ainsi retournée contre la défense, jetant de lourds soupçons sur Me Eyue Bekalé, suspectée d’avoir facilité l’accès du détenu à un dispositif d’enregistrement clandestin. Me Eyue Bekalé, qui s’était initialement soustraite la semaine dernière à une première convocation, invoquant les garanties que lui offre la loi sur la profession d’avocat, aurait passé deux nuits barricadée dans son cabinet pour éviter une interpellation dans le cadre de cette affaire.
Cette fois, la procédure est conforme à la loi, et elle devrait se présenter accompagnée du bâtonnier de l’ordre et de l’un de ses avocats. Selon une source proche, citée par GabonActu, « elle y sera », tout en exprimant la crainte d’une éventuelle mise en détention à l’issue de l’audition. Me Eyue Bekalé s’est distinguée ces derniers mois comme l’une des figures du plaidoyer pro-Bongo, n’hésitant pas à médiatiser des positions très critiques à l’égard des autorités de transition pour tenter d’obtenir leur libération.
Un activisme qui, aujourd’hui, pourrait se retourner contre elle, tant il semble incompatible avec le devoir de réserve imposé par sa profession et à la frontière de la légalité. La justice gabonaise cherche notamment à déterminer qui a permis à Noureddin Bongo Valentin d’enregistrer — en détention et même au sein du bureau du juge — des scènes désormais rendues publiques.
Le fils de l’ancien président a reconnu en être l’auteur et dit les avoir versées à une plainte déposée à Paris, sans que les images tournées ne démontrent de traitements dégradants ou inhumains. Mais dans cette tentative de se victimiser tout azimut, l’affaire semble désormais mettre à mal l’image de son conseil juridique, désormais considérée comme un maillon central dans cette série de violations potentielles du secret de l’instruction.
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