Chantiers routiers à l’arrêt ou presque : l’État gabonais ferait face à une crise de financement

Alors que les infrastructures routières sont régulièrement présentées comme une priorité nationale, plusieurs chantiers lancés par le gouvernement gabonais sont aujourd’hui à l’arrêt ou en lenteur critique, faute de décaissements réguliers des fonds publics. C’est le constat amer dressé par le ministre des Travaux publics, Edgard Moukoumbi, à l’issue d’une tournée d’inspection dans les provinces du sud du pays dans la Ngounié et la Nyanga.

Sur le terrain, les retards sont manifestes. Certains travaux progressent à peine, d’autres sont totalement suspendus. Le problème est structurel : de nombreuses entreprises adjudicataires, parfois engagées depuis plusieurs années, ne sont toujours pas payées par l’État. Ce défaut de paiement concerne des montants colossaux. À titre d’exemple, la société chinoise Covec, citée lors d’une réunion d’éclaircissement tenue le 9 juillet à Tchibanga, attendrait à elle seule près de 20 milliards de FCFA d’arriérés.
Un des chantiers en cours
Le mécanisme de paiement en place, pourtant bien défini, semble grippé. En théorie, les prestations sont réglées sur la base de l’évolution des travaux, avec dépôt des pièces justificatives (attachements, factures validées) auprès du maître d’ouvrage. Ces documents sont ensuite transmis aux services financiers de l’État. Pourtant, malgré des autorisations délivrées, plusieurs entreprises n’ont reçu aucun paiement depuis des années.
Le paradoxe est d’autant plus frappant que le président de la République a maintes fois affirmé que la route constitue l’un des axes prioritaires de son programme. Un avis de paiement aurait même été validé en juillet 2024 à hauteur de 6 milliards de FCFA, mais son exécution n’a toujours pas eu lieu. Ce blocage financier, en contradiction flagrante avec les discours officiels, freine non seulement le développement des zones concernées, mais compromet aussi la crédibilité du gouvernement auprès de ses partenaires techniques.
Le ministre bien dans l’embarras
Face à cette situation, le ministre Moukoumbi a lancé un appel pressant à la régularisation des paiements. Reste à savoir si l’exécutif saura débloquer les fonds dans les délais requis pour relancer les projets en souffrance. En attendant, les populations riveraines de ces axes en construction continuent de subir les conséquences concrètes de cette paralysie administrative.
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