Acquittement

Accusé d’un meurtre macabre, un gabonais enfin acquitté après 8 longues années passées en prison

Accusé d’un meurtre macabre, un gabonais enfin acquitté après 8 longues années passées en prison
Accusé d’un meurtre macabre, un gabonais enfin acquitté après 8 longues années passées en prison © 2025 D.R./Info241

Après près de 8 années passées en détention à la prison centrale de Port-Gentil, Pierre Mwegaya, un Gabonais âgé d’environ 50 ans, a été acquitté ce vendredi 18 juillet par la Cour criminelle qui statuait publiquement dans le cadre de la session criminelle. Une affaire qui met en lumière les fragilités du système judiciaire gabonais, notamment en matière d’instruction criminelle et de respect des droits de la défense. A l’inverse, le meurtre de la victime Guy Pambo, demeure à ce jour non élucidée.

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C’est une libération morale et psychologique dont jouit désormais Pierre Mwegaya. Accusé de meurtre et placé sous mandat de dépôt à la maison d’arrêt de Port-Gentil le 27 juillet 2017, ce Gabonais a été reconnu non coupable du crime de meurtre à l’endroit du défunt Guy Pambo. Les faits se sont principalement déroulés au village Atongowanga, dans la province de l’Ogooué-Maritime, le 3 décembre 2013.

Découverte macabre et soupçons immédiats

Ce jour-là, la disparition brutale de Guy Pambo avait été annoncée à la brigade de gendarmerie du département d’Étimboué, dont Omboué est la commune. Après plusieurs recherches menées par la famille, les forces de sécurité, les amis et connaissances, le corps de Guy Pambo n’avait pas été retrouvé. C’est finalement un certain Marcelin Nzabounga, l’un des frères du défunt, et un certain Clovis, qui, lors d’une partie de chasse, ont découvert un crâne, une machette, un sac de riz vide, l’étui d’un couteau et des ossements humains, pendant qu’ils suivaient les traces d’un gibier.

Le soulagement du mis en cause

Paniqués par cette étrange découverte, les deux hommes allèrent en informer le chef du village. Face à eux, l’auxiliaire de commandement déclara qu’il pensait qu’il s’agissait du défunt Guy Pambo. À la suite de cela, sieur Marie Christiane Nkoma déposa une plainte auprès de l’entente provinciale de la Police judiciaire de Port-Gentil.

Une enquête confuse et des aveux contradictoires

Menotté par les agents de la brigade de gendarmerie d’Omboué, Pierre Mwegaya aurait affirmé dans le cadre de l’enquête préliminaire avoir poignardé la victime à l’aide d’un couteau à la suite d’une rixe. Seulement, dans une seconde version, il aurait fermement rejeté ses allégations. Lors d’une audition de renseignement pendant l’instruction préparatoire, son père, sa mère, ses frères et sœurs déclarèrent au magistrat instructeur n’avoir pas dit la vérité.

Une vue des magistrats

Ce qui leur valut une inculpation directe pour déclarations mensongères. Interrogés de nouveau après leur inculpation, les précités auraient affirmé que c’était bel et bien Pierre Mwegaya qui aurait ôté la vie à Guy Pambo lors d’une bagarre sanglante, avant de transporter le corps dans la forêt.

Des témoignages contradictoires et un alibi ignoré

Or, Eugène Mbina déclara dans l’enquête avoir croisé l’accusé le 13 décembre 2013, alors que la disparition de Guy Pambo avait été signalée dix jours plus tôt. À la barre, le vendredi 18 juillet, l’accusé a réitéré ses déclarations, précisant ne pas être l’auteur de la mort de Guy Pambo.

L’accusé embrassant son conseil à la lecture du verdict

Le ministère public, lors de ses réquisitions, a requis la culpabilité de Pierre Mwegaya, une condamnation à 30 ans de réclusion criminelle et une amende de 10 millions de francs. Me Élie Misssou, commis d’office pour la défense, a plaidé, à titre principal, l’acquittement, et à titre subsidiaire, l’acquittement au bénéfice du doute.

Dernier mot à la barre et déclarations fermes

Ayant eu la parole en dernier, Pierre Mwegaya a maintenu son innocence, suppliant la Cour criminelle de le relaxer. Il a rappelé que, depuis l’enquête préliminaire, en passant par l’instruction jusqu’à la barre, il a toujours nié les faits. Il a affirmé qu’au moment de la disparition du défunt, il se trouvait à Opando avec son cousin, qui n’a malheureusement pas été entendu dans cette affaire.

Il a également précisé que les faits s’étaient déroulés en période scolaire, ce qui confirmait ses déclarations selon lesquelles ses enfants se trouvaient alors dans la commune d’Omboué pour leurs études. Au regard de ces éléments, la Cour criminelle a jugé Pierre Mwegaya non coupable du crime de meurtre et a prononcé son acquittement. Il recouvre ainsi la liberté après huit années passées derrière les barreaux pour un crime dont il a toujours nié la responsabilité.

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