Sur le grill

Refus des conclusions du Dialogue : qu’est ce qui fait courir Maganga Moussavou et Ondo Ossa ?

Refus des conclusions du Dialogue : qu’est ce qui fait courir Maganga Moussavou et Ondo Ossa ?
Refus des conclusions du Dialogue : qu’est ce qui fait courir Maganga Moussavou et Ondo Ossa ? © 2024 D.R./Info241

Ce vendredi à Libreville, deux anciens candidats à la présidentielle annulée d’août 2023 ont tenu une conférence de presse particulièrement acerbe contre les recommandations du Dialogue national d’avril dernier. Pierre Claver Maganga Moussavou, ex-vice-président, et Albert Ondo Ossa, ancien candidat consensuel de l’opposition, ont uni leurs complaintes contre des conclusions rédigées par 680 Gabonais, conclusions qui, ô malheur, les envoient à une retraite forcée de la politique.

Moov Africa

Voici ce qui se passe quand deux politiciens se trouvent un ennemi commun : leur mort. Pour le coup, l’on a assisté au mariage de la carpe et du lapin. Pierre Claver Maganga Moussavou et Albert Ondo Ossa ont crié en chœur tout le bien qu’ils pensaient de plusieurs résolutions du Dialogue, telles que la suspension des partis politiques et les nouvelles conditions d’éligibilité à la magistrature suprême et aux hautes fonctions de l’État. Mais ce sont particulièrement les nouvelles règles sur l’âge limite pour se porter candidat à la présidentielle qui ont sorti du bois les deux hommes.

Retraite politique forcée

En effet, ils ne pourront plus se présenter en raison de la limite d’âge de 70 ans entérinée par les commissaires du Dialogue. Albert Ondo Ossa, né le 17 juillet 1954, aura 71 ans lors de la prochaine présidentielle gabonaise d’août 2025, censée mettre un terme au règne des militaires du CTRI. Son compagnon d’infortune, Pierre Claver Maganga Moussavou, né le 8 avril 1952, aura quant à lui 73 ans à la date du scrutin futur. Cette exclusion politique passe mal pour les deux hommes, écartés de la course présidentielle par ce changement de règles.

Les deux conférenciers prêchant leur refus des recommandations du Dialogue national inclusif

Le parti de Pierre Claver Maganga Moussavou, le Parti social-démocrate (PSD), souffrira également de l’élévation des nouveaux critères de création et de maintien des partis dont la centaine que regorge le pays regorge à profusion sans réel impact sur la vie politique. Les commissaires du Dialogue ont en effet sonné la fin de plusieurs petites formations politiques, dont le PSD, en imposant des exigences strictes : 18 000 adhérents, au moins 5 parlementaires et 30 élus locaux pour sortir de la suspension administrative à venir.

Le rêve encore brisé

Albert Ondo Ossa, qui avait de tout point de vue remporté la présidentielle contre Ali Bongo mais n’a pas accédé au pouvoir suite au coup d’État, voit son rêve de présider au palais du Bord de mer de Libreville s’éloigner chaque jour davantage. D’où les protestations des deux hommes, motivés par leurs intérêts personnels qu’ils espèrent voir largement partagés. Ces deux grands dinosaures de la politique gabonaise ne semblent aucunement prêts à passer le flambeau à la jeunesse.

En somme, ces pleurs et gémissements soulèvent des questions passionnantes sur l’avenir politique du Gabon et sur la capacité des nouvelles réformes à faire face aux aspirations démocratiques d’un pays tenu en otage par des figures réticentes à céder la place. Le cas de Pierre Claver Maganga Moussavou et Albert Ondo Ossa témoignent outre mesure du chemin à encore parcourir pour avoir des acteurs politiques qui pensent pleinement à l’avenir du pays et non à leur destin personnel. Surtout qu’ils peuvent encadrer des plus jeunes de leur camp respectif pour mener les futurs combats qui attendent le pays. Mais en vain !

@info241.com
Moov Africa

Newsletter de Info241.com

Inscrivez-vous maintenant pour recevoir notre newsletter quotidienne


Info241.com s'engage à ne pas vous envoyer de messages non sollicités. Si vous changez d'avis, vous pourrez vous désabonner de cette newsletter à tout moment.

Commenter l'article