Opération de com’

Quand le gouvernement gabonais se plait à accuser ses citoyens de xénophobie

Quand le gouvernement gabonais se plait à accuser ses citoyens de xénophobie
Quand le gouvernement gabonais se plait à accuser ses citoyens de xénophobie © 2023 D.R./Info241

Ainsi donc le gouvernement gabonais, a par la voix de son porte-parole, relevé la montée de discours xénophobes dans l’espace public. C’est ce qui ressort de la sortie ce jeudi du ministre de la Communication Rodrigue Mboumba Bissawou. Sauf que si propos xénophobes il y a, leurs auteurs sont clairement identifiés tout comme les victimes présumées. Alors pourquoi la justice n’est-elle pas saisie ? A y regarder de près, il s’agirait plutôt d’une opération de com’, un énième procès d’intention du gouvernement en écho à une déclaration, la veille, du PDG.

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Le gouvernement gabonais veut-il dire à haute voix que le Gabon serait laxiste avec les auteurs de propos xénophobes ? C’est le sentiment d’impuissance qui semble se dégager de la prise de parole du ministre de la Communication, par ailleurs porte-parole de l’équipe de Bilie-By Nzé. Un gouvernement qui met en garde l’ensemble de la population pour des propos qui auraient été tenus par une faible minorité. Surtout que le Code pénal prévoit déjà des sanctions pécuniaires et judiciaires.

L’opération de com

Alors de quels propos xénophobes parle Rodrigue Mboumba Bissawou en griot du gouvernement ? Ces propos présumés ne tombent-ils pas sous le coup de la loi ? Le procureur de la République ne peut-il donc pas s’autosaisir au nom du trouble à l’ordre public ? Les auteurs de ces faits ne sont-ils pas identifiables ? Autant de questions qui interrogent sur le réalisme et la sincérité de cette sortie gouvernementale. Des accusations qui cacheraient finalement une opération de com’ mal inspirée visant à dénigrer tout un pays... par son propre gouvernement !

Car rappelons l’article 222 du Code pénal gabonais encadre déjà ces dérives : « Quiconque participe, de quelque manière que ce soit, à toute propagande écrite ou orale tendant à troubler l’ordre public (...) à provoquer la désunion des citoyens, à créer la haine raciale, religieuse ou tribale et, de façon générale, à nuire aux intérêts vitaux de l’Etat et de la Nation, est puni d’un emprisonnement de cinq ans au plus et d’une amende de 5.000.000 de francs au plus ». A quand donc des poursuites ?

A moins que les relents xénophobes des discours querellés ne le soient que la pure imagination fertiles des autorités, des poursuites s’imposent. Plutôt que stigmatiser l’ensemble de ses citoyens pour des faits commis une maigre minorité, le gouvernement et ses institutions concernées doivent agir plutôt que de faire une simple dénonciation. Surtout que même les auteurs des faits repréhensibles ne sont aucunement cités. Affabulations subjectives gouvernementales ?

@info241.com
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