Projet de Constitution : Bilie-By-Nze crie toujours au loup, nostalgique de sa vie dorée sous les Bongo
Malgré les assouplissements introduits dans le projet de nouvelle Constitution, Alain-Claude Bilie-By-Nze persiste dans une opposition acharnée, dénonçant avec véhémence le texte et le Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI). Depuis sa chute brutale en août dernier, qui a mis fin à sa brève période de pouvoir à la Primature, l’éphémère Premier ministre n’a de cesse de critiquer les réformes engagées par le régime de transition. Pour beaucoup, cette attitude résolument hostile traduit le regret amer d’une vie politique dorée, longtemps offerte en récompense de sa fidélité à la famille Bongo.
Le projet de nouvelle Constitution, que Bilie-By-Nze a encore qualifié lundi lors d’un point de presse de sa plateforme, de « pernicieux », propose pourtant plusieurs amélioration par rapport à la version précédente, marquée par un fort contrôle centralisé. Des mesures comme le retour au septennat présidentiel et l’inclusion de garanties institutionnelles sont censées apaiser les tensions et favoriser une gouvernance plus équilibrée. Mais pour l’ancien Premier ministre, ces changements ne suffisent pas. Il continue d’affirmer que la concentration des pouvoirs est excessive, un argument qui sonne paradoxal pour un homme ayant lui-même soutenu l’autoritarisme sous le régime Bongo.
Bilie-By-Nze reproche également au CTRI d’avoir « usurpé » la scène politique, brisant ainsi la continuité du système dont il était l’un des piliers. Sa rhétorique enflammée, centrée sur la défense de l’État de droit et le rejet de l’« assistance blanche » des autorités actuelles, cache mal la nostalgie d’une époque où lui-même jouissait des privilèges du pouvoir. En cultivant cette posture d’opposant intransigeant, il semble refuser de reconnaître les aspirations de la population à une gouvernance plus transparente et moins centralisée.
Pourtant, ces critiques peinent à trouver écho auprès des Gabonais, nombreux à voir en lui un symbole de la complaisance envers l’ancien régime. Pendant des années, Bilie-By-Nze a été un des principaux soutiens de la dynastie Bongo, perpétuant un modèle de gouvernance autoritaire et centralisé qui a largement contribué à la dégradation de la situation économique et sociale du pays. Aujourd’hui, ses appels au rejet de la nouvelle Constitution apparaissent pour beaucoup comme une tentative de défendre un passé révolu plutôt que de proposer des solutions constructives.
Son opposition frontale à la transition prend également une tournure de plus en plus personnelle. En dénonçant le CTRI et en dénigrant le projet constitutionnel, Bilie-By-Nze semble vouloir dissimuler son amertume face à une vie politique brutalement interrompue. Après des années d’allégeance et de loyauté envers la famille Bongo, son éviction l’a laissé désemparé, et ses discours actuels traduisent davantage un désir de revanche qu’un véritable engagement pour l’avenir du Gabon.
En fin de compte, cette critique incessante de la nouvelle Constitution et de la transition paraît davantage motivée par un désir de revanche que par une réelle volonté d’améliorer la condition des Gabonais. Alors que le pays se dirige vers une nouvelle phase politique, les élans convulsifs d’Alain-Claude Bilie-By-Nze contre l’alternance semblent n’être que le dernier soubresaut d’un passé que le Gabon cherche aujourd’hui à dépasser.
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