Bavure meurtrière

Pour avoir violé le couvre-feu, un gabonais de 30 ans tabassé par des militaires finit à la morgue

Pour avoir violé le couvre-feu, un gabonais de 30 ans tabassé par des militaires finit à la morgue
Pour avoir violé le couvre-feu, un gabonais de 30 ans tabassé par des militaires finit à la morgue © 2023 D.R./Info241

C’est l’affaire qui embarrasse depuis plusieurs jours l’armée et la justice gabonaises. Et pour cause, un jeune gabonais de 30 ans, Karl Stecy Akue Angoué, est passé de vie à trépas le 15 octobre dernier, 48h après avoir été tabassé par une unité de bérets rouges qui l’avait surpris avec d’autres dans un bistrot aux heures du couvre-feu. Une bavure qui vient remettre au goût du jour les méthodes inhumaines de répression de l’armée contre de simples citoyens. Outre la victime, plusieurs autres auraient été violemment agressées cette nuit-là par les mêmes militaires.

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Alors que l’on pensait l’armée gabonaise pleinement au service des citoyens notamment après le coup d’Etat salvateur du 30 août, il subsiste toujours dans ses rangs de nombreuses brebis galeuses à moins qu’ils agissaient là sur des consignes express de leur hiérarchie. C’est le cas de l’affaire du décès de ce compatriote qui s’est fait tabassé à l’aide d’une latte par des bérets rouges alors qu’il venait de violer l’heure du couvre-feu imposé depuis le coup d’Etat par les militaires du CTRI.

Une agression militaire

Selon plusieurs témoins, les faits ont eu lieu dans la nuit du 12 au 13 octobre au quartier dit Poste Akébé. Alors qu’il venait d’être minuit, des militaires ont surpris plusieurs clients dans un troquet de cette partie de la capitale gabonaise. Interpellé avec d’autres, Karl Stecy Akue Angoué sera sommé de suivre les militaires qui les conduisaient à pied jusqu’à la Peyrie. C’est au cours de cette procession qu’il aurait réclamé d’avoir accès à son téléphone pour prévenir les siens.

La victime de son vivant

Pour avoir fait cette demande, il sera pris à partie une première fois par l’un des militaires. Puis une seconde fois au niveau de la Peyrie. Cette fois, les bérets rouges se seraient mis à deux pour l’infliger une bastille mémorable notamment en l’aide d’une latte qui aurait fini sur son cou. Sauvagement atteint, le jeune homme tombera au sol sans pouvoir se relever. Une bastille qui aurait plongé le citoyen contrevenant au couvre-feu dans un état grave au point où il sera finalement conduit aux urgences du Centre hospitalier universitaire de Libreville (CHUL).

Un mort de trop

Selon le père de la victime, Karl Stecy Akue Angoué aurait passé 48h sans soins au CHUL. Une négligence qui aura été finalement fatale au jeune homme plein de vie dont le decès sera constaté le 15 octobre. Depuis c’est le silence total du coté du parquet de la République et des autorités militaires sur les circonstances ayant entrainé la mort du jeune homme. La famille elle, réclame justice dans cette sombre affaire qui éclabousse le CTRI et l’armée gabonaise dans leurs consignes de maintien de l’ordre.

Le CHUL où a été abandonné la victime par les militaires

Qui a tué Karl Stecy Akue Angoué ? Qui sont les responsables de cette mort atroce et de la lourde peine causée à cette famille gabonaise ? La sanction pour avoir contrevenu au couvre-feu est-elle la mort au Gabon ? Autant de questions qui attendent réponses voila déjà deux semaines. Un cailloux explosif dans la chaussure des autorités de la transition qui se doivent de rendre justice à Karl Stecy Akue Angoué en établissant les faits et en sanctionnant leurs auteurs furent-ils eux mêmes dans l’armée.

@info241.com
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