Mendicité économique

Le Ghana décide de se passer de l’aide du Fonds monétaire international !

Le Ghana décide de se passer de l’aide du Fonds monétaire international !
Le président du Ghana, Nana Akufo-Addo, un exemple de réussite africaine © 2018 D.R./Info241

Alors que l’économie du Gabon reste fortement dépendante de l’aide financière de nombreux bailleurs de fonds internationaux, le Ghana et son président Nana Akufo-Addo continuent d’inspirer la fin de « l’image de mendicité de l’Afrique ». En effet, le pays anglophone compte mettre fin au programme d’aide financière du FMI qui arrive à expiration en avril prochain. Un première pour le pays qui affiche 8,3% de prévision de croissance, le meilleur taux de tout le continent pour cette année.

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Devant le parlement ghanéen le 8 février dernier, Nana Akufo-Addo a fait part de sa détermination à assurer l’irréversibilité de la stabilité économique, de sorte à n’avoir "aucune raison de demander à nouveau l’aide de ce puissant organe mondial". Élu président du Ghana le 7 janvier 2017 après deux précédents échecs aux présidentielles, Nana Akufo-Addo (73 ans) qui a tout d’abord été avocat avant d’entrer en politique, ne cesse de susciter l’admiration des jeunes générations africaines.

Une économie réellement diversifiée

Par sa stabilité politique, le Ghana a réussi à se bâtir une économie forte portée par l’essor de l’exploitation pétrolière depuis 2010. L’économie ghanéen qui est très diversifiée s’appuie également sur des ressources telles que l’or et le cacao où la production du pays occupe la seconde place continentale. A cela s’ajoute les investissements qui se sont accrus pour développer l’agriculture vivrière et Nana Akufo-Addo s’est engagé à faire émerger une industrie manufacturière. Le pays qui aura la plus forte croissance attendue en 2018, évoque même la création d’une usine par district, au nombre de 216 dans le pays.

Avec tous ces indicateurs économiques au vert, Nana Akufo-Addo ne manque jamais une occasion de remercier gentiment « ces nobles bailleurs qui nous soutiennent » tout en rappelant qu’il préfère se passer d’eux. C’est ce qu’il avait expliqué dans les deux discours qui l’ont propulsé au firmament des réseaux sociaux. On se souvient que début décembre, le président Akufo-Addo avait avec doigté, recadrer le président français Emmanuel Macron en visite à Accra, sur l’avenir du continent.

Une vision africaine

Alors que ses pairs francophones du continent continuent de réclamer plus d’aides financières internationales pour leur économie, Nana Akufo-Addo ne cesse de plaider pour une Afrique forte de la bonne gestion de ses ressources. "Nous devons abandonner notre mentalité de dépendance qui compte sur l’aide et la charité, dissocier l’Afrique de l’image de mendiante qui lui est associée", avait-il déclaré devant son hôte français.

« Cela ne marchera pas, cela n’a jamais marché », avait-il fait remarqué. « Notre responsabilité est de trouver un moyen de développer nos pays nous-mêmes », poursuit-il, rappelant alors les atouts d’un continent qui dispose de « 30 % des ressources mondiales de minerais », mais aussi de « la plus jeune population du monde ». Nana Akufo-Addo joint donc l’acte à la parole en décidant d’éloigner son pays des aides qui cachent mal l’immaturité économique des présidents africains dans la gestion de la chose publique.

Un président viral

Le 3 février à Dakar, lors de la conférence sur l’éducation en Afrique, à laquelle participait aussi Emmanuel Macron, Akufo-Addo en avait remis encore une couche : « Nous ne pouvons pas dépendre des autres pour financer l’éducation de nos pays ». Et de fustiger la corruption et la fuite des capitaux qui minent le continent : « Depuis dix ans, 50 milliards de dollars sont envoyés chaque année hors d’Afrique à des fins illicites. Pouvons-nous imaginer ce que nous aurions pu faire avec de telles sommes ? ». Une fois de plus, la vidéo de son discours devient virale.

On est bien loin là de la vision des Etats tels que le Gabon qui a fait de l’explosion de la dette, l’unique moyen de conjurer la mauvaise gestion qui gangrène le pays qui exploite l’or noir depuis les années 60. Sans compter la grande vision panafricaniste de ce leader africain qui démontre à l’envi, qu’il existe encore des hommes de poigne et d’envergure dans une Afrique qui a pourtant tout pour subvenir aux besoins de ses populations.

@info241.com
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