Justice militaire

Coup d’état manqué au Gabon : 3 des 9 accusés condamnés à 15 ans de prison ferme

Coup d’état manqué au Gabon : 3 des 9 accusés condamnés à 15 ans de prison ferme
Une vue des membres de cette cour spéciale militaire © 2021 D.R./Info241

Le verdict est tombé hier matin après plus d’une semaine d’audience. Trois militaires de la Garde républicaine (GR), chargée de protéger Ali Bongo, dont le lieutenant Kelly Ondo Obiang ont été condamnés jeudi par la Cour spéciale militaire à 15 ans de prison. Ils échappent ainsi de peu à la prison à perpétuité requise par le ministère public au cours du procès. L’autre bonne nouvelle de ce procès est l’acquittement des 6 gendarmes enrôlés par le commando à la Maison George Rawiri, abritant les locaux de la radio et de la télévision d’Etat.

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La justice militaire gabonaise a enfin rendu hier son verdict dans l’affaire du coup d’état manqué du 7 janvier 2019 piloté par Kelly Ondo Obiang. Ses deux autres comparses, les adjudants Dimitri Nze Mekome et Estimé Bidima Manongo ont tous écopé de 15 ans de prison ferme pour avoir appelé à faire échouer le plan présumé de prise de pouvoir du demi-frère d’Ali Bongo, Frederic Bongo, alors patron des services de renseignements présidentiels durant la convalescence de ce dernier suite à un AVC.

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Une version qui ne semble pas avoir convaincu les militaires de la cour spéciale qui ont condamné le trio de la GR pour l’ensemble des chefs d’accusation retenus contre eux notamment atteinte à la sureté intérieure de l’Etat, complicité d’atteinte à la sureté de l’Etat, vol avec de simples violences, séquestration arbitraire et dégradation des biens publics. En outre, les trois militaires a été radiés des effectifs de l’armée et frappé d’une amende colossale de 31 millions.

Seule bonne note de ce procès : l’acquittement des 6 gendarmes recrutés par le commando à son arrivée à la Maison George Rawiri, où ils avaient lancé leur appel radiodiffusé à la mise en place d’une transition « démocratique » en raison de l’instrumentalisation d’Ali Bongo. Il s’agit de Ben Mvoumbi Wora, Paul Sadibi Ibinga, Gilles Yoka, Guy Roger Mintsa Mi Ona, Armel Afana et Ralem Abel Ango. Ils ont ainsi recouvré la liberté.

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Fait curieux au cours de ce procès, on apprend qu’aucune enquête n’avait été ouverte pour les meurtres des deux autres membres du commando tués lors de l’assaut meurtrier pour obtenir la capitulation des « mutins » : le sergent Alex Philippe Nze Cekirge Kirkor et l’adjudant Simon-Pierre Ekong. Deux militaires de la GR qui ont ainsi tués ce jour-là à 8h par les gendarmes du GIGN sans qu’on en sache plus. Des assassinats commis ainsi au nom de la « justice » gabonaise pour le sacrosaint maintien de l’ordre public.

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Tout comme, l’on ne saurait certainement rien sur les allégations tortures contre les survivants du commando dans les locaux de la présidence gabonaise. Des zones d’ombre qui resteront certainement enfermés comme beaucoup d’autre dans les placards de la justice gabonaise classées sans suite.

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