Législatives 2025 : La campagne du second tour lancée malgré la tourmente des contestations

Le ministère gabonais de l’Intérieur a confirmé, mardi soir, l’ouverture de la campagne électorale pour le second tour des élections législatives du 11 octobre prochain. Dans un communiqué officiel parvenu à Info241, Hermann Immongault, ministre de l’Intérieur, de la Sécurité et de la Décentralisation, a annoncé que « la campagne électorale pour le second tour desdites élections s’ouvre le mercredi 1er octobre 2025 à 0 heure et prend fin le vendredi 10 octobre 2025 à minuit ».

Si cette annonce s’inscrit dans la stricte application du calendrier initial du scrutin, elle intervient dans un climat politique troublé avec un second tour disputé majoritairement par les candidats UDB et PDG. Depuis dimanche soir, les résultats du premier tour sont publiés au compte-goutte et suscitent déjà une vague de contestations. Plusieurs candidats dénoncent des irrégularités graves et envisagent de saisir la Cour constitutionnelle pour fraude ou manipulation électorale.
Des recours encore possibles
La loi permet aux candidats lésés de déposer leurs recours jusqu’au 8 octobre, soit deux jours seulement avant la clôture de la campagne. Cette superposition de délais place certains concurrents dans une situation délicate : si leur candidature est finalement réhabilitée par la haute juridiction, ils n’auront eu que très peu de temps pour défendre leurs chances face à des adversaires déjà en campagne.
Le communiqué gouvernemental
Pour plusieurs acteurs politiques, cette situation traduit une précipitation qui nuit à la sérénité du processus électoral. Ils dénoncent un « chevauchement absurde » qui affaiblit l’égalité entre les candidats et renforce la suspicion de manipulation. Le climat reste tendu dans de nombreuses circonscriptions, où les électeurs eux-mêmes peinent à comprendre les chiffres contradictoires publiés depuis dimanche.
Le ministre droit dans ses bottes
Face à la montée des critiques, Hermann Immongault a maintenu une ligne ferme. Dans son communiqué, il a rappelé que « la campagne électorale est libre sous réserve du respect de l’ordre public et de l’observation des prescriptions législatives et réglementaires sur les réunions publiques ». Une formule qui, selon ses opposants, témoigne d’une volonté de minimiser l’ampleur des contestations.
Le scrutin du 27 septembre avait déjà été émaillé de polémiques : candidatures rejetées à la dernière minute, affichages tardifs des listes électorales et distribution contestée des cartes d’électeurs. Autant d’éléments qui alimentent le scepticisme autour du second tour, considéré comme une nouvelle étape dans ce qu’un candidat indépendant qualifie de « désordre démocratique ».
La crédibilité du processus en question
Alors que le pays s’apprête à élire ses derniers députés, les interrogations sur la transparence du processus s’intensifient. Les missions d’observation nationale et internationale restent prudentes dans leurs premières évaluations, mais plusieurs observateurs soulignent déjà que « la crédibilité du scrutin dépendra aussi du traitement équitable des recours ».
À onze jours du vote, l’ouverture de la campagne n’apaise donc en rien les tensions. Entre résultats controversés, recours attendus et calendrier contraint, le second tour des législatives s’annonce sous haute surveillance. Si la CNOCER poursuit son calendrier, il appartiendra à la Cour constitutionnelle de trancher les contentieux qui pourraient bouleverser la configuration du scrutin jusqu’à la dernière minute.
@info241.com
