Libre propos

Torturer Sylvia Bongo : Une honte absolue, un péril pour tous !

Torturer Sylvia Bongo : Une honte absolue, un péril pour tous !
Torturer Sylvia Bongo : Une honte absolue, un péril pour tous ! © 2025 D.R./Info241

Depuis le coup d’État du 30 août 2023, Sylvia Bongo et son fils Noureddin subiraient des traitements d’une brutalité inouïe, indignes d’un État de droit. Séquestration, passages à tabac, électrocutions, tentatives d’étranglement sont abondement dénoncés par les avocats de cette famille qui a dirigé de main de fer le Gabon ces 14 dernières années. Pour Jocksy Andrew Ondo-Louemba, journaliste et écrivain gabonais, qui signe cette tribune pour les lecteurs d’Info241, ces sévices sont une honte pour le Gabon. Lecture.

Moov Africa

Le pouvoir en place prétend rendre justice au peuple gabonais, mais en réalité, il foule aux pieds les principes fondamentaux du droit et de la dignité humaine. Qui peut accepter cela ? Et si une ancienne première dame et son fils peuvent être traités ainsi, qu’en sera-t-il demain des plus vulnérables ?

L’injustice faite à Sylvia Bongo est une honte

Lorsqu’un régime justifie la torture et la répression au nom de la "justice", il ne fait en réalité qu’asseoir son pouvoir par la peur et la terreur. « L’arrestation » et la « détention » de Sylvia et Noureddin Bongo ne sont pas simplement des mesures judiciaires : elles relèvent d’une politique de terreur destinée à éliminer, in fine, toute opposition et à intimider la population. Comme le disait Martin Luther King : "L’injustice, où qu’elle soit, est une menace pour la justice partout ailleurs."

L’ancienne Première dame du Gabon

Le 30 août 2023, lorsque le Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI) a pris le pouvoir, il a promis de rétablir l’État de droit et de mettre fin aux abus de l’ancien régime. Mais comment prétendre restaurer l’État de droit en le violant soi-même ? La justice ne peut être sélective. Elle ne peut être un instrument de vengeance.

Si l’on voulait véritablement rendre justice, alors Sylvia et Noureddin Bongo auraient dû bénéficier d’un procès équitable, avec des avocats, des juges impartiaux et des procédures transparentes. Mais ce n’est pas ce qui se passe. Ils sont enfermés, isolés et soumis à des violences dignes d’un État sauvage, indignes du Gabon.

Des actes de torture barbares et indéfendables

Les témoignages qui nous parviennent sont accablants. Sylvia Bongo a été régulièrement battue et soumise à des tentatives d’asphyxie. Son fils Noureddin n’est pas épargné. Il a été soumis à des électrocutions au Taser, à des passages à tabac systématiques, à des privations de sommeil prolongées et même à une séance sadique où on l’a obligé, avec d’autres prisonniers, à se frapper mutuellement avec des armes blanches sous la menace d’être tasés par des geôliers sadiques. Ces méthodes ne relèvent pas de la justice, mais de la barbarie pure et simple.

La question est simple : dans notre pays, une telle barbarie peut-elle être tolérée ? Comme l’affirmait Nelson Mandela : "Nier aux personnes leurs droits humains, c’est mettre en cause leur humanité même."

Une violation flagrante des principes fondamentaux du Gabon

Le Gabon est signataire de plusieurs conventions internationales interdisant la torture. Mieux encore, la Charte de la Transition et la nouvelle Constitution de 2023 interdisent formellement toute forme de torture ou de traitements inhumains et dégradants.

Mais ces engagements ne sont que des mots vides de sens si les autorités les bafouent en toute impunité.

Se taire, c’est accepter l’inacceptable

L’histoire nous a appris que lorsque l’on tolère la torture sur certaines personnes, elle finit par devenir une arme contre tous. Desmond Tutu nous rappelle : "Si tu es neutre en situation d’injustice, c’est que tu as choisi le camp de l’oppresseur."

Aujourd’hui, ils torturent Sylvia Bongo et son fils Noureddin. Demain, ce sera qui ? Un opposant ? Un journaliste comme moi ? Un simple citoyen ayant osé exprimer un désaccord ?

La torture n’aura jamais sa place au Gabon

Pour ma part, j’ai toujours condamné la torture et clamé qu’elle n’a pas sa place au Gabon. Elle ne l’a jamais eue et ne l’aura jamais. Constant dans ma lutte contre cette barbarie depuis tant d’années, j’ai toujours fait miens ces mots du Comité contre la torture de l’ONU : "La torture est l’un des crimes les plus graves qu’un être humain puisse infliger à un autre. Elle est une négation totale de la dignité humaine."

Si l’on peut infliger de telles horreurs à une ancienne première dame et au fils d’un ancien chef d’État, alors qu’adviendra-t-il des Gabonais anonymes ?

Se battre contre la torture au Gabon, ce n’est pas seulement défendre Sylvia Bongo et sa famille, c’est défendre toutes les victimes de cette barbarie. C’est défendre un Gabon où le mot "Justice" ne sera pas un simple ornement sur notre devise nationale, mais une réalité pour tous et pour chacun.

Y compris pour Sylvia Bongo et ses enfants…

Jocksy Andrew Ondo-Louemba, journaliste et écrivain

@info241.com
Moov Africa

Newsletter de Info241.com

Inscrivez-vous maintenant pour recevoir notre newsletter quotidienne


Info241.com s'engage à ne pas vous envoyer de messages non sollicités. Si vous changez d'avis, vous pourrez vous désabonner de cette newsletter à tout moment.

Commenter l'article