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Le SNEC condamne le kidnapping puis la torture d’un enseignant et maintient sa grève

Le SNEC condamne le kidnapping puis la torture d’un enseignant et maintient sa grève
Le SNEC condamne le kidnapping puis la torture d’un enseignant et maintient sa grève © 2021 D.R./Info241

Le Syndicat national des enseignants et chercheurs (SNEC) du Gabon a exprimé ce mardi, sa colère contre l’agression d’un de leurs collègues ainsi que sa détermination à poursuivre son mouvement de grève qui paralyse plusieurs universités du pays depuis plusieurs mois. C’est à la faveur d’une déclaration de presse que Jean Rémy Yama, en sa qualité de président du SNEC, a tenu à édifier l’opinion sur les derniers événements survenus ces dernières heures dans leur corporation.

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Les syndicalistes se sont voulus solidaires de leur collègue, en l’occurrence Mathurin Ovono Ebè, enseignant de littérature espagnole et par ailleurs président du SNEC-UOB. En effet, après une journée passée avec certains de ses collègues hier lundi, l’enseignant aurait été kidnappé par des individuels encagoulés roulant à bord d’un minibus. Les faits se seraient produits au moment où la victime tentait de regagner son domicile d’Essassa, en banlieue de Libreville, aux environs de 22h.

Un enlèvement de leader syndical

Forcé d’embarquer malgré lui, il aurait été conduit vers une destination inconnue. Heureusement pour lui que ses ravisseurs le laisseront quand même en vie quelques deux heures après. Mais après l’avoir copieusement passé à tabac. Selon les déclarations des collègues ayant accouru à son chevet ce matin, on sait à peu près que : "Notre camarade a été kidnappé hier nuit au niveau du PK14. Une fois embarqué de force par des gens encagoulés, ces derniers lui ont automatiquement cagoulé à son tour pour qu’il ne sache pas vers où ils l’entraînaient. Le seul indice qu’il a retenu est qu’il pleuvait abondamment dans cette zone", a indiqué Jean Remy Yama.

Une vue de l’assemblée générale de ce mardi

"Ils auraient roulé environ 20 minutes durant avant qu’ils ne l’embarquent ensuite dans un autre véhicule qui les attendaient à un certain point. Au total, cette macabre virée a duré au moins à peu près une heure de temps. Au point de chute final, ses bourreaux vont le soumettre à un interrogatoire musclé. « Pour qui travailles-tu ? », l’ont-ils sommé. Courroucée d’entendre Mathurin répondre à chaque fois qu’il ne fait que revendiquer ce qui lui revient de droit en tant que fonctionnaire de l’État gabonais, il aurait passé un inoubliable quart d’heure d’une atrocité indescriptible. Touché à une de ses épaules et visage tuméfié avec des hématomes laissés par la violence subie, il aura en plus été dépossédé de ses téléphones portables. Seul son ordinateur lui a été remis au moment de le déposer à l’endroit où ils l’avaient capturé", ont poursuivi Jean Rémy Yama et un autre de ses collègues.

L’absence d’état de droit

Pour le SNEC, il ne saurait en être ainsi dans un état dit de droit. Et pour montrer leur solidarité vis-à-vis de leur collègue et toute la détermination qui est là leur à obtenir ce qui leur vaut toute cette animosité, ils ont dit toute leur disponibilité à poursuivre le mouvement de grève qui paralyse plusieurs universités du pays, avec portails fermés. Pointant un doigt accusateur vers le gouvernement, le SNEC croit d’ailleurs savoir que les agresseurs de Mathurin Ovono Ebè ne pouvaient pas se déployer aussi librement à travers la capitale gabonaise sans être, soit à bord de véhicules officiels, soit détenteurs de laissez-passer et d’autorisations de circuler. Vu que le couvre-feu est toujours d’actualité au Gabon dès 21h. Or, tout ceci s’est déroulé bien après son entrée en vigueur.

La colère des enseignants gabonais

Devant ces faits nouveaux et regrettables qui surviennent pour la seconde fois à cet enseignant au moins depuis qu’il est engagé dans la lutte syndicale, certains n’ont pas manqué de moquer ouvertement Ali Bongo qui s’est permis vendredi dernier de déclarer, devant l’ensemble des parlementaires réunis en congrès que : « La démocratie est sacrée au Gabon ». Peut-on parler de démocratie sans état de droit ? Chaque jour qui passe fait démentir ce régime comme jamais.

@info241.com
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