Un salarié de Sogatra en grève décède n’ayant pu se payer une ordonnance de 4 000 FCFA
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La précarité des employés de la Société gabonaise de transport (Sogatra) a connu un tournant tragique ce jeudi. En pleine grève pour dénoncer deux mois de salaire et un mois de primes impayées, et des conditions de travail jugées insoutenables, Serge Niama Mbicka, magasinier de l’entreprise, s’est effondré sur son lieu de travail et a rendu l’âme peu après. La cause ? Une ordonnance médicale de 4 000 FCFA qu’il n’avait pas les moyens de payer.
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Une grève pour dénoncer la misère des employés
Depuis plusieurs jours, les agents de la Sogatra manifestaient contre des conditions de travail déplorables et des salaires reglés toujours en retard. Certains avaient accumulé plusieurs mois de retard, plongeant les familles des employés dans une détresse financière insoutenable. Serge Niama Mbicka, quinquagénaire et employé fidèle de la société depuis plus de vingt ans, faisait partie de ces travailleurs précarisés, contraints de choisir entre l’essentiel et leur santé.
Des agents dépités
L’homme, souffrant depuis plusieurs jours, s’était vu prescrire une ordonnance d’une valeur de 4 000 FCFA, une somme qu’il ne pouvait se permettre de débourser. Ce jeudi matin, alors que la mobilisation des employés se poursuivait pacifiquement, il a été pris d’un malaise avant de s’effondrer devant ses collègues. Malgré les tentatives de réanimation, il a succombé quelques instants plus tard.
L’intervention tardive des autorités
La nouvelle du drame a provoqué une onde de choc parmi les employés, mais aussi dans l’opinion publique. Devant l’urgence de la situation et l’émotion suscitée par ce décès évitable, une délégation ministérielle, conduite par Mays Mouissi, ministre de l’Environnement représentant celui des Transports, et Adrien Nguema Mba, ministre du Travail, s’est rendue sur place pour calmer les tensions.
L’arrivée sur les lieux des deux ministres
Face aux agents révoltés, le gouvernement a promis le paiement immédiat des salaires impayés. « Nous avons pris conscience de la gravité de la situation et nous nous engageons à ce que cela ne se reproduise plus », a déclaré la ministre. Un engagement qui reste néanmoins accueilli avec scepticisme par les employés, habitués aux promesses non tenues.
Un drame qui révèle une crise plus profonde
Le décès de Serge Niama Mbicka dépasse le simple cadre d’un malaise isolé. Il met en lumière la détresse d’une partie des travailleurs gabonais de l’entreprise de transport, victimes de retards de paiement chroniques et d’une gestion déficiente des entreprises publiques.
Le corbillard emportant le corps du salarié
Pour les syndicats, cette tragédie est le symbole d’un système à bout de souffle. « Quand un employé meurt faute de 4 000 FCFA, c’est que la situation a atteint un niveau de précarité inacceptable », s’indigne un représentant des travailleurs.
Le retour au calme
Si le paiement des salaires promis par le gouvernement pourrait apaiser temporairement la colère, il ne répond pas à la question centrale : comment garantir aux employés des conditions de vie dignes et un accès aux soins élémentaires ?
Alors que les autorités annoncent des mesures pour rétablir la situation, la famille et les collègues de Serge Niama Mbicka pleurent, eux, la perte d’un homme dont la vie aurait pu être sauvée si son travail lui avait simplement permis de subvenir à ses besoins.
@info241.com
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