Un rapport sur la condition de la femme gabonaise remis au président Ali Bongo

Pendant que la question de sa situation d’Etat-civil battait son plein à la Cour constitutionnelle, Ali Bongo recevait mardi dans le même temps au palais de la présidence de la République de Libreville, un rapport général et détaillé sur la condition réelle de la femme au Gabon. En mars 2015, les autorités gabonaises avaient décrété la décennie 2015-2025, comme étant celle de la femme.

Le précieux rapport a été remis officiellement hier au président gabonais par Paul Biyoghe Mba, l’actuel Vice-premier ministre en charge de la Santé et de la Prévoyance sociale. Ce, au cours d’une cérémonie grandeur nature qui a réuni un millier de femmes provenant d’horizons divers et des quatre coins du pays. Cette cérémonie intervenait à la veille de la reprise de la tournée dite républicaine du chef de l’Etat.
La traditionnelle photo de famille de la cérémonie
Concrètement, ce rapport sur la Décennie de la femme résulte d’une revue documentaire et d’une enquête sociologique participative menée dans les neuf provinces du pays. Il établit un véritable diagnostic de la condition féminine au Gabon, rappelant les préoccupations et les attentes des femmes et jeunes filles du pays et soulignant les différentes formes de discriminations sociales, économiques, morales et juridiques dont la population féminine est encore victime aujourd’hui.
La cérémonie voyait la présence de la mère d’Ali Bongo, la chanteuse Patience Dabany, mais aussi de la Première dame Sylvia Bongo, très engagée depuis 2009 sur ces questions touchant au bien-être des femmes. Avec d’autres femmes issues des secteurs privé et public ainsi que du milieu associatif, toutes étaient venues découvrir les résultats de cette consultation nationale, menée sur le terrain entre décembre 2015 et février 2016.
Une vue des femmes présentes
Rappelons que ce recueil de données de terrain avait été initié par la commission nationale consultative mise en place en novembre 2015 par Paul Biyoghe Mba, et appuyée dans ses travaux par le Fonds des Nations-unies pour la population. Hormis le diagnostic, le rapport liste différentes recommandations destinées à améliorer la situation de la femme au Gabon ainsi qu’un plan d’actions décennal en vue de favoriser son autonomisation.
Selon des données récentes, la femme représenterait 52% de la population gabonaise mais demeure sous-représentée dans les administrations publiques et privées et dans la vie politique nationale. La femme gabonaise est surtout victime d’abus en tout genre liés au veuvage, à l’éducation et la formation. Son rôle en politique se réduit à jouer les seconds rôles sinon les plus mineurs derrière des hommes omniprésents.
Pour la présidentielle du 27 août prochain par exemple, sur les 19 candidatures enregistrées au départ, on pouvait déplorer l’absence de candidature provenant de la gente féminine pourtant bien présentes dans les différents état-majors politiques. La décennie de la femme vise donc à corriger ces nombreuses injustices qui ont visiblement l’oreille dure.
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