Détenus oubliés

SOS Prisonniers Gabon exige la libération de 18 détenus « oubliés » à la prison de Libreville

SOS Prisonniers Gabon exige la libération de 18 détenus « oubliés » à la prison de Libreville
Les conditions d’incarcération à la prison centrale de Libreville © 2021 D.R./Info241

L’administration pénitentiaire gabonaise continue de garder en prison des détenus ayant soit déjà purgé leur peine ou ayant été acquittés par la justice. Après seulement 4 jours de visites de terrain à la seule prison centrale de Libreville, l’ONG SOS Prisonniers Gabon (SPG) a dénombré pas moins de 18 personnes détenues illégalement. Dans un courrier adressé à la ministre de la Justice, l’ONG a demandé la libération de ces détenus « oubliés de l’administration ».

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C’est un sacré coup de pied dans la fourmilière que vient d’effectuer l’ONG SOS Prisonniers Gabon à l’administration pénitentiaire gabonaise. A la suite d’un recensement effectué entre le 6 et le 10 juin, l’ONG de défense des droits de l’Homme a pu tomber sur une dizaine de cas de prisonniers dont les dossiers de libération ont visiblement été oubliés par l’administration judiciaire gabonaise.

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Dans cette liste de 18 personnes détenues abusivement à la prison centrale de Libreville, figurent des citoyens qui auraient dû recouvrer la liberté il y a plus de trois ans quant d’autres auraient dû l’avoir après leur procès ou même lorsqu’ils ont été déclarés non coupables. Une situation d’oubli administratif que dénonce l’ONG dans un communiqué associé à une lettre envoyée ce vendredi à la ministre de la Justice Erlyne Antonela Ndembet Damas.

"Madame la Ministre, si ces personnes qui ont déjà été jugées et ont purgé leurs peines ne sont pas maintenues pour une autre cause en prison, je vous prie de bien vouloir instruire le Parquet de la République de bien vouloir procéder à leur libération immédiate", a martelé SPG dans son courrier à la Garde des Sceaux. L’ONG a pris soin de transmettre à la ministre la liste nominative des personnes recensées et se trouvant dans cette situation.

Et l’ONG de rappeler : "Madame la Ministre, chargée des Droits de l’Homme, lorsque l’État prive une personne de liberté, il lui incombe de veiller sur elle, y compris à la gestion de son dossier. Les administrations juridique et pénitentiaire, et les autres autorités publiques chargées de la détention doivent veiller scrupuleusement à la légalité du titre de détention du détenu. Mais, malheureusement, on constate que la gestion de certains dossiers de détenus de la PCL est faite avec une légèreté sans pareille".

L’ONG a profité de l’envoi de la liste des 18 détenus pour plaider auprès de la ministre un changement dans la pratique de la recherche des décisions ou des résultats d’audience au tribunal, qui consiste à payer 10 000 FCFA par année. Par exemple, si on a besoin d’une décision ou d’un résultat d’audience de 2015, on paye 60 000 FCFA, comme l’on est déjà en 2021, relate le communiqué de presse de SPG parvenu à la rédaction d’Info241.

Il s’agit d’une loi non écrite au Palais de Justice. SOS Prisonniers Gabon, mais aussi les avocats, en font les frais. Ce système de paiement est non seulement inscrit nulle part, mais il est contre-productif car il fait partie de tout ce qui accentue la surpopulation carcérale. “Il faudrait que le Parquet de la République ou le Greffe Correctionnel ne puissent plus être exigeants par rapport à ces paiements des frais de recherche, voire qu’ils les annulent car la loi ne justifie pas cela”, réclame SPG à la ministre.

@info241.com
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