Mozambique : Evasion massive de 1 500 prisonniers en pleine crise politique
Plus de 1 500 prisonniers se sont échappés mercredi d’une prison à Maputo, au Mozambique, profitant des troubles politiques déclenchés par des résultats électoraux contestés, selon la police. Lors de l’évasion, les détenus ont abattu un mur, après que des manifestants anti-gouvernementaux ont approché l’établissement mercredi. Trente-trois personnes ont été tuées et quinze blessées dans les affrontements avec les gardiens, a déclaré le chef de la police, Bernardino Rafael. Depuis, 150 fugitifs ont été repris, a-t-il ajouté.
Les tensions se sont intensifiées lundi, après la confirmation par la cour constitutionnelle de la victoire de Daniel Chapo, candidat du Frelimo, avec 65 % des voix. Ce résultat, révisé à la baisse par rapport aux 71 % annoncés en octobre, est rejeté par son rival Venâncio Mondlane, qui accuse des fraudes massives. Maputo est plongée dans le chaos : des bureaux de Frelimo, des postes de police, des banques et des usines ont été vandalisés et incendiés. À ce jour, au moins 21 personnes ont été tuées depuis lundi, et environ 150 depuis les élections d’octobre.
La veille de Noël, la capitale ressemblait à une « ville fantôme », rapporte la BBC, avec des commerces fermés et des habitants cloîtrés chez eux par peur des violences. Mondlane, désormais en exil, continue de dénoncer une élection « truquée » et appelle à un « nouveau soulèvement populaire ». Cette crise politique, la plus grave depuis l’arrivée au pouvoir de Frelimo en 1975, fragilise davantage le pays déjà marqué par une instabilité chronique.