Les employés Maurel & Promo Gabon SA sont mécontents du climat actuel de la société. Pour ce faire, un préavis de grève générale illimitée a été déposé le lundi 27 novembre aux responsables de l’entreprise. Six points clés de revendications constituent la menace de grève prévue le 11 décembre prochain.
C’est un nuage noir qui s’approche très doucement sur le ciel de la société Maurel & Prom Gabon SA. En effet, la société pétrolière fait face depuis des mois à un climat social et professionnel délétère qui s’étoile chaque jour qui passe. Par le biais de l’Organisation nationale des employés du pétrole (ONEP), les délégués du personnel ont hier déposé un préavis de grève générale illimitée à la direction de l’entreprise. "Un arrêt concerté du travail pourrait être observé par les travailleurs de Maurel & Prom au Gabon le lundi 11 décembre 2023 dès 6h en cas de non-satisfaction de leurs revendications professionnelles", indique l’ONEP par son secrétaire national adjoint chargé de la négociation et de la réglementation, Alain Mounguengui Oyembo.
Cette grève imminente prendra en compte les villes de Port-Gentil, Lambaréné ainsi que les différents sites pétroliers opérés par Maurel & Prom au Gabon, pour une durée illimitée. Si grève il y aura, elle sera dûe à plusieurs points de revendications, neuf au total dont le dialogue social. En effet, depuis le 20 mars dernier, l’ONEP réclame une copie du rapport social de l’année 2022 du géant pétrolier, élaboré conformément à l’article 97 du Code du travail. À ce jour, aucune suite des responsables de l’entreprise face à cette doléance. Aussi, les délégués réclament le rappel de paiement du bonus de vente d’actions et/ou de bienvenue de Pertaminia. Là également, depuis 6 ans maintenant, les travailleurs ont été opprimés du bonus revendiqué pour reconnaissance de leur participation collective dans l’évaluation des actions vendues.
"En rappel, les travailleurs réclamaient 4 mois de salaire par année d’ancienneté pour chacun. Cette demande est réactualisée", précise l’ONEP. Dans le point 3 de leurs réclamations, ils requièrent le rétablissement des avantages acquis mais retirés illégalement par Maurel & Prom Gabon SA, il y a 6 ans sous fond d’intimidations et de menaces mais également, le rétablissement du 29e jour (sortie de site) supprimé en 2017 et le paiement avec effet rétroactif des sommes non perçues par les travailleurs rotationnaires (28/28 entre 2017 et 2023). Ajouter à ceux-là on note également le bonus d’acquisition d’Assala Énergies en point quatre. En effet, les délégués du personnel conscients des efforts collectifs ayant favorisé le succès d’un tel projet, réclament le paiement du bonus d’acquisition égal à vingt-quatre mois de salaire brut dont ; salaire de base + accessoires payable à chaque employé de Maurel & Prom Gabon SA.
Suite aux mutations jugées arbitraires par les employés, ces derniers dans leur point cinq, requièrent le rétablissement de ces cadres gabonais à leurs postes sur les sites, et le remboursement des sommes perdues dans leurs rémunérations du fait de la mutation à la Base mais également, le rétablissement du niveau de rémunération global desdits travailleurs, et la prise en charge des frais supplémentaires inhérents aux déplacements et au logement de l’employé sur Port-Gentil.
"Ces quatre dernières années, on assiste à une pluie de sanctions disciplinaires et des licenciements abusifs. Le mal-être au travail est généré par la non-prise en compte des valeurs, des talents et des efforts de groupe", dénonce Alain Mounguengui, le chargé de la négociation et de la réglementation à l’ONEP poursuit en ajoutant que "cela démontre d’une discrimination évidente au niveau des mesures disciplinaires entre les expatriés et les Gabonais", appuie-t-il.
Ce qu’on retiendra c’est que pas mal de gabonais ont été éjectés de leur poste en l’occurrence des cadres, pour être réaffectés sur Port-Gentil pour des motifs bidons. Succédés sur les sites d’exploitation pétrolière par des expatriés, le dénigrement se poursuit. "Lesdits travailleurs ont subi une réduction substantielle de leurs revenus, sans compensation conséquente ni possibilité de retour sur les sites malgré leurs multiples sollicitations", balance l’ONEP.
Pour finir, dans la suite des revendications en point six, les délégués du personnel imposent à leur employeur la régularisation de la situation des travailleurs mis à disposition à Maurel & Prom Gabon SA via des prestations mais aussi, l’arrimage avec effet rétroactif des salaires et primes des travailleurs mis à dispositions sur les postes des sites de la société notamment par les sociétés ; PLCB, SPIE OGS, SMVS, HSD, SEA OIL, EP2C Energy, EMA Groupe.
Dans ce chapelet de doléances figurent également des dénonciations notamment ; le non-respect des dispositions légales relatives à l’emploi des travailleurs étrangers (Décret n°0162/PR/MTE du 07/03/2016 relatif aux modalités d’emploi des travailleurs étrangers en République Gabonaise), l’utilisation des travailleurs expatriés dits « consultants » sur des postes organiques de l’entreprise, les recrutements des expatriés sans appel à candidature dans les emplois pour lesquels les compétences nationales sont disponibles soit au sein de Maurel & Prom soit sur le marché local de l’emploi, des dérogations pour l’obtention des autorisations d’emplois sont abusivement utilisées pour des postes dits de haut niveau de technicité, en dehors de la réalité, la création de postes sur mesure pour répondre aux besoins individualistes des expatriés, le recours aux Volontariat international en entreprise (VIE) en lieu et place des stagiaires gabonais de même niveau et bien d’autres. Cette grève est censée démarrer le lundi 11 décembre prochain.
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