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Bras de fer

Grève des enseignants : Les autorités gabonaises sifflent la pause pour mieux revenir à la charge

Grève des enseignants : Les autorités gabonaises sifflent la pause pour mieux revenir à la charge
L’actuel ministre de l’Education nationale, Patrick Mouguiama Daouda, à la manœuvre contre les enseignants © 2021 D.R./Info241

Ces dernières semaines, se sont joués un combat de boxe, opposant le gouvernement gabonais aux deux centrales syndicales que sont la Convention nationale des syndicats du secteur de l’Éducation (CONASYSED) et le Syndicat de l’éducation nationale (SENA). Les deux pugilistes se sont rendus coup pour coup à n’en point finir. Le lancement de la grève générale illimitée des enseignants dès la rentrée du 27 septembre, a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase des incompréhensions mutuelles. Un combat de coqs que le gouvernement a préféré suspendre en offrant en avance les congés de noël aux élèves. Ce, malgré les perturbations enregistrées depuis 3 mois.

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La grève qui secoue le secteur éduction au Gabon n’a certainement pas encore livré toutes ses incongruités. Entre un gouvernement accusé d’être aphone et de négliger la fonction enseignante et des enseignants menacés de radiation et accusés à leur tour de mener une grève « politique » contre le gouvernement, les positions se sont radicalisées de part et d’autres laissant sans voix les élèves pris en étau dans ce bras de fer qui se joue chaque année tel un derby social à répétition.

Une assemblée générale des syndicats d’enseignants à Libreville

Le clou de ces tensions exacerbées aura été certainement la décision des autorités gabonaises de mettre précipitamment les apprenants en vacances dès ce 13 décembre. Une pause instaurée par le gouvernement pour certainement mieux armer sa répression contre les grévistes contre lesquels l’administration Bongo est désormais en guerre ouverte. Avec notamment l’annonce de l’organisation d’un recrutement de nouveaux enseignants pour remplacer ceux « défectueux » car en grève « politique » contre les autorités.

Ce, alors que le même gouvernement peine à organiser depuis 2016 les concours de l’Ecole nationale des instituteurs (ENI) et de l’Ecole normale supérieur (ENS). Une des réclamations pourtant contenues dans le cahier de charges des grévistes. Et ce, alors que l’administration gabonaise peine à résoudre avec une célérité suffisante les situations administratives de nombre d’enseignants, un autre point de revendication de cette grève. Révélant ainsi le manque volonté politique des autorités.

Sinon comment comprendre que l’on ait des moyens pour recruter de nouveaux enseignants à tour de bras et pas de lignes budgétaires pour prendre soin, avec la même célérité, du personnel éducatif existant ? Ce sont là certainement les nombreux mystères insondables du gouvernement dirigé par Rose Christiane Ossouka Raponda sous l’inspiration très motivée d’Ali Bongo.

Une chose est sûre, l’école gabonaise a besoin de véritables acteurs tant politiques que syndicaux qui soient sincèrement engagés à améliorer là, ici et maintenant, les conditions d’études et de la condition des enseignants. Ce qui est loin d’être encore fâcheusement le cas aujourd’hui. Vive le prochain épisode de ce bras de fer social où les autorités gabonaises n’accepteront jamais de perdre la face encore moins des syndicats contraints d’essayer de faire entendre une cause perdue d’avance.

@info241.com
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