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Port-Gentil : Les employés de Wire Group réclament justice et transparence à SEERPAC

Port-Gentil : Les employés de Wire Group réclament justice et transparence à SEERPAC
Port-Gentil : Les employés de Wire Group réclament justice et transparence à SEERPAC © 2024 D.R./Info241

Les tensions sont à leur paroxysme à Wire Group Oilfield Services, une société œuvrant dans le secteur pétrolier à Port-Gentil. Au cœur du conflit, des irrégularités financières touchant les employés, attribuées à une mauvaise gestion des fonds par le Syndicat des employés, ex-employés et retraités du pétrole et activités connexes (SEERPAC), leur représentant syndical. Des accusations de détournement de fonds destinés aux droits sociaux des travailleurs pèsent sur ce dernier, jetant ainsi l’ombre sur l’intégrité de la collaboration entre le syndicat et la direction de Wire Group.

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« Nos délégués du personnel et le syndicat SEERPAC sont entrés en négociation avec la direction générale de Wire Group ! Non seulement les négociations ne s’arrêtent pas, mais les résultats ne sont pas fiables et nous avons l’impression que nos représentants ont été corrompus par la direction générale de Wire Group », a dénoncé vendredi dernier à Info241 un agent qui a tenu à garder l’anonymat.

Malgré ces réunions interminables, aucun des 30 points de réclamation des agents déposés sur la table de l’employeur n’a été pris en compte par les dirigeants de cette entreprise. La mise en place d’un plan de formation au sein de la boîte, l’augmentation du montant de la prime relative à la médaille du travail, le traitement de la problématique liée au cumul de postes au sein de l’entreprise, le paiement du reliquat des heures supplémentaires dû au fait de la non-prise en compte des primes octroyées en raison de la nature du travail effectué, etc., sont les points que réclament les employés à l’entreprise.

« Parmi ces 30 points figurent des points qui sont non négociables comme le passif, qui est l’argent déjà travaillé mais que l’employeur nous a volé. Nous demandons que cela nous soit payé avec effet rétroactif et effet immédiat, car c’est un point non négociable », exige-t-il. Les agents au sein de cette entreprise pétrolière fustigent l’absence de soutien social à leur égard en cas de décès d’un parent proche et dénoncent, par la même occasion, des mécanismes peu orthodoxes visant à les accompagner lors de cette période sombre de la vie.

« Lorsqu’un ouvrier perd un proche, il n’est pas assisté par son employeur et lorsqu’il se rapproche de sa direction, tout ce qu’on nous propose c’est une avance sur salaire de 200 000 FCFA », crache un agent. La précarisation des emplois, le non-respect des textes réglementaires en matière de droit du travail, la régularisation des cotisations sociales et bien d’autres n’ont jamais abouti à un dénouement heureux à la sortie des échanges éternels impliquant le syndicat, les délégués du personnel, la direction générale de Wire Group ainsi que l’inspection du travail. À ce jour, pas un seul agent ne sait exactement le montant de l’enveloppe destinée à leur passif, ni les délégués, encore moins le syndicat mandaté par les travailleurs, ne veulent s’exprimer sur cette question.

« Les passifs qui devaient être payés sur 5 ans seront désormais payés sur 3 ans. Nous avons posé la question aux délégués et au SEERPAC qui est notre syndicat, ils sont restés muets sur cette question », se désole un agent. De même, certains crient à la marginalisation des postes et des primes dues, et à une différenciation de salaire manœuvrée et soutenue par la société pétrolière. « Certains agents sont rentrés la même année et occupent la même fonction mais ont une différence de salaire de plus de 20 000 FCFA. Si tu dénonces, tu deviens la cible parfaite et là, on te place en chômage technique, soit tu es assis pendant plusieurs mois sans aucune justification », dénonce un énième agent.

Par exemple, il y a quatre ans, près d’une vingtaine d’agents ont été mis en congé technique par l’entreprise sans explication justifiable, prétextant s’être pliée aux exigences de la crise sanitaire du Coronavirus. Pour des raisons purement infondées, pas un seul agent n’est allé défiler à la 138e édition de la fête du travail, et de 2023 à 2024, les agents qui devaient être décorés n’ont pas eu la grâce de se réjouir de leurs médailles, et cela sous le regard complice des délégués, du syndicat et de l’inspection du travail.

« Nous, personnel de Wire Group, exigeons d’être décorés cette année, car demain ne nous appartient pas. Et pour confirmer son mépris, il nous a fait un virement sur nos comptes bancaires de 10 000 FCFA à chacun », regrette un travailleur. Plusieurs agents en rotation sur le site de Tsiengui, l’ancien site que détenait Addax, ont perdu leur prime de responsabilité car leur directeur des opérations, un certain Nicolas Busquet, s’est opposé à solder cette prime méritante aux travailleurs.

« Nous rappelons à la direction générale que lorsqu’une prime figure dans un bulletin pendant des mois et des années consécutives, cette prime devient un acquis et donc nous n’allons pas croiser les bras. Vivement que le CTRI frappe la main sur la table car il y a eu un grand laisser-aller du côté de Port-Gentil, les chefs d’entreprise sont des maîtres de la loi », interpelle un agent.

Les agents dénoncent une opacité, une rétention d’information, un manque de communication et la violation de l’arrêté 000147 relatif à la présentation et à la consultation du cahier des doléances, etc. Ils voudraient être amplement édifiés sur la faisabilité et le niveau d’avancement du point sur la retraite supplémentaire, la nouvelle classification, etc. « Nous remarquons aussi une forme de cacophonie sur l’évolution des points entre ceux annoncés antérieurement et ceux discutés pendant la réunion, comme si nos représentants faisaient désormais le jeu de notre employeur », dénonce un énième agent.

@info241.com
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