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Libertés publiques

Les jeunes écologistes invitent la diplomatie française à agir pour libérer le militant de l’UPG

Les jeunes écologistes invitent la diplomatie française à agir pour libérer le militant de l’UPG
Les jeunes écologistes invitent la diplomatie française à agir pour libérer le militant de l’UPG © 2016 D.R./Info241

Les Jeunes Écologistes, mouvement de jeunesse de l’écologie politique en France ont marqué à leur tour, après le parti socialiste, leur inquiétude suite à l’arrestation qu’ils qualifient « d’enlèvement » exécuté le vendredi 27 mai à Libreville, du jeune activiste, Jeff Blampain, militant du Mouvement des Jeunes Upégistes (MJU), par les services spéciaux de la Présidence de la République gabonaise. Ils demandent à la diplomatie française d’agir pour « sa libération immédiate ».

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Dans un communiqué de presse parvenu ce samedi à la rédaction d’Info241, signé par Cécile Germain, secrétaire fédérale et Michael Jeanjean, porte-parole du mouvement de jeunesse de l’écologie politique français, il est indiqué ce qui suit : « Ce sont d’inquiétantes nouvelles qui nous sont arrivées du Gabon lorsque nous avons appris que Jeff Blampain, militant du MJU, a été enlevé par les services spéciaux de la Présidence de la République le 27 mai dernier. »

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Les jeunes militants écologistes ont ainsi réaffirmé leur soutien au Mouvement des Jeunes Upégistes (MJU), en décriant la gouvernance « autoritaire » d’Ali Bongo en ces termes : « Notre mouvement, les Jeunes Écologistes, est lié depuis plus de deux ans par les idées et l’amitié au MJU, le mouvement des jeunes de l’UPG (Union du peuple gabonais). Lors de nos rencontres, nous avons déjà eu l’occasion de prendre connaissance des difficultés qui sont celles d’un mouvement d’opposition sous un régime autoritaire. Le Gabon est en effet dirigé d’une main de fer par le président Ali Bongo depuis 2009, date à laquelle il a succédé à son père, Omar Bongo, lui-même président depuis 1967. »

Tout en fustigeant la redondance des privations des libertés publiques et l’instrumentalisation du pouvoir judiciaire à des fins politiques en terre gabonaise, selon les jeunes écologistes : « Les arrestations sont monnaies courantes pour les militant-e-s qui s’opposent au régime en place mais l’enlèvement de Jeff Blampain le 27 mai par les services spéciaux de la Présidence de la République demeure terriblement alarmant. Son avocat n’a pas pu entrer en contact avec lui malgré les nombreuses démarches juridiques qui ont été entreprises par ses ami-e-s et ses camarades. »

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La jeune garde du mouvement écologiste en France a étayé leurs propos en décrivant les contours juridiquement discutables, de l’arrestation de Jeff Blampain, jeune militant de l’Union du Peuple Gabonais (UPG), aille loyaliste : « Depuis plus d’une semaine Jeff est séquestré sans que quiconque ne puisse savoir où ni pour quels motifs, livré à ses kidnappeurs qui n’ont ni droit ni titre pour intervenir dans les procédures judiciaires, le tout avec le silence complice du procureur de la République. Personne ne sait exactement ce qui lui est reproché, en totale violation des fondements du système judiciaire. »

Avant d’invité Jean Marc Ayrault, patron des Affaires Etrangères de la République française, qui entretiennent des liens de coopération privilégiés avec le Gabon, étant son ancienne puissance coloniale, de se saisir de ce dossier : «  Les Jeunes Ecologistes apportent tout leur soutien à la famille et aux proches de Jeff, comptent sur la diplomatie française pour intervenir et demandent la libération immédiate de ce jeune militant. »

Il faut rappeler que s’exprimant sur les circonstances peu orthodoxes de l’arrestation, jugée par le parti de l’opposition « comme un enlèvement et une séquestration de Jeff Blampain », le président de l’UPG, aille loyaliste, Jean De Dieu Moukagni Iwangou expliqua ce qui suit : « il a été interpellé à son domicile par les services spéciaux de la Présidence de la République, le vendredi 27 mai 2016 aux environs de vingt heures. Autour de cinq heures du matin, il a réussi à échapper à la vigilance de ses ravisseurs, pour se placer sous la protection de la loi, en allant se réfugier au Commissariat de Nzeng Ayong, dans le 6e arrondissement de Libreville. »

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Tout en tirant une leçon qui avait amené au président de l’UPG, en fin connaisseur de l’esprit et la lettre du code pénal en vigueur au Gabon étant par ailleurs, magistrat hors hiérarchie, ancien directeur de l’école de la magistrature de Libreville, « à relever, que pour avoir été interpellé à 20 heures, largement au-delà des heures légales, le code de procédure pénale nous permet d’affirmer, sous la foi des dispositions de l’article 47, que Jeff Blampain a fait l’objet d’un enlèvement, planifié et exécuté par les services spéciaux de la Présidence de la République. »

Les observateurs avertis espèrent que ces alertes retentissantes provenant des deux partis ténors de la gauche française, les partis socialiste et écologique soient suivis dans les faits. En marquant un tournant historique et véritablement démocratique. Néanmoins, loin de nous « les rêveries d’un promeneur solitaire » qui osons croire, ne nous ferons pas seulement miroiter un espoir éphémère, comme ce fût lors du discours de façade de la Baule, écrit par Erik Orsenna, prononcé le 20 juin 1990 par François Mitterrand.

Au sujet de l’amorce réelle d’une prise de conscience et d’un refus de l’aveuglement assumé des autorités politiques françaises sur les sempiternelles bavures politiques et despotiques qui gangrènent depuis toujours la présidence de nombreux pays francophones. Et qui a notamment pris une autre tournure spécifique en 2009 au Gabon, depuis l’accession contestée à la magistrature suprême, après 44 ans d’hégémonie d’Omar Bongo, de son présumé fils Ali Bongo.

Avec comme arguments cinquantenaires, la préservation des précieux intérêts économiques qui ont toujours primés pour le Quai d’Orsay et pour le Palais de Elysées, au détriment du respect des droits de l’homme en Afrique francophone. Et ce, depuis le général Charles De Gaulle et son homme des missions suicides "France-africaines", Jacques Foccart. Malgré son accession à la souveraineté nationale et internationale en 1960, le Gabon demeure un pré-carré français.

Il faut noter que depuis le coup d’État qui s’est déroulé entre le 17 et le 18 février 1964 au Gabon, à l’initiative de militaires gabonais, la France qui l’avait déjoué avec l’aide de ses parachutistes, a installé après un accord militaire signé à l’époque de Léon Mba, réactualisé par Omar Bongo, et qui est toujours d’actualité à nos jours, une base militaire et un régiment influent. Ce dernier a joué vraisemblablement un rôle majeur dans la longévité d’un pouvoir omnipotent d’Omar Bongo. C’est peut être dans ce sens, que Pierre Péan écrivit : « Le Gabon est un cas extrême, frôlant la caricature, du néo-colonialisme. »

Plusieurs analystes politiques ont martelé que la promesse de François Hollande d’être résolument engagé à mettre fin à des pratiques macabres des lobbys financiers de la Franceafrique en Afrique sera tenue. Sachant sa fulgurance au non respect de ces promesses politiques en France, nous sommes loin de croire qu’en août 2016, le Gabon pourra jouir enfin de sa deuxième élection présidentielle libre, transparente et démocratique, qui ne sera pas étouffée encore une fois dans l’œuf comme celle de 1993. "Libérez la liberté" dixit le poète parolier Pierre Claver Akendengue. Ah triste Franceafrique quand tu nous tiens à la gorge !

@info241.com
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