Gabon : Un commandant de gendarmerie écrase un retraité… et s’en sort avec 3 mois de prison !

Le verdict est tombé ce jeudi 19 juin à Makokou (Ogooué-Ivindo). Le commandant de la brigade territoriale de gendarmerie de la ville, Hubert Nkielly Leboundji, a été condamné à six mois de prison, dont trois avec sursis, pour homicide involontaire. Il a également écopé d’une amende de 200 000 FCFA. Une peine jugée trop clémente par nombre d’observateurs, au regard des circonstances accablantes du drame survenu le 22 avril dernier.

Ce soir-là, au lieu-dit "cité Ndaki", Hubert Nkielly Leboundji a mortellement percuté Dominique Anangapeyi, gestionnaire retraité de l’École provinciale de formation d’action sanitaire et sociale (EPFASS) de Makokou. D’après plusieurs témoignages recueillis sur place, le gendarme circulait à vive allure, de manière imprudente, dans la pénombre. Pire encore, il conduisait un véhicule ni assuré, ni éclairé : sans phares, en pleine nuit.
Un commandant de brigade au volant de l’illégalité
Des faits d’autant plus choquants qu’ils ont été commis par un officier de gendarmerie, censé incarner la rigueur et le respect de la loi. La combinaison de négligences est lourde : conduite dangereuse, défaut d’assurance, défaut d’éclairage… autant de fautes qui ont conduit à la mort d’un homme de 64 ans, fauché dans le silence d’un véhicule fantôme.
Le gendarme à l’origine du drame
Au terme de l’audience, le tribunal de première instance de Makokou a ordonné l’incarcération immédiate de l’adjudant-chef à la prison centrale de la ville. Une mesure rare, qui contraste avec la relative légèreté de la peine prononcée. Pour la famille du défunt, c’est un début d’apaisement, mais pas encore une vraie justice.
Une peine jugée dérisoire au regard des faits
De nombreux habitants de Makokou, venus assister au procès, n’ont pas caché leur incompréhension. « Six mois, dont trois avec sursis, pour avoir tué un homme dans ces conditions ? On attendait un signal fort, on a eu un coup de règle », a réagi un proche de la victime. D’autres dénoncent une justice à deux vitesses, soupçonnant la fonction de l’accusé d’avoir pesé dans la balance.
La victime fauchée de son vivant
L’affaire soulève une nouvelle fois la question de l’exemplarité des forces de l’ordre au Gabon. Lorsqu’un commandant de brigade devient lui-même source de danger public, la confiance des citoyens s’effrite. La responsabilité pénale, elle, ne devrait souffrir d’aucun uniforme.
Une vie brisée, des responsabilités diluées
Dominique Anangapeyi, père de famille, retraité respecté de l’administration sanitaire, a perdu la vie dans des conditions évitables. Pour ses proches, aucune peine ne ramènera le disparu, mais ils espéraient au moins une reconnaissance à la hauteur de la faute. La douleur reste vive, et l’impression d’injustice encore plus.
Cette affaire vient rappeler l’urgente nécessité d’un strict respect des règles, même – et surtout – de la part de ceux qui les font appliquer. Car la loi ne peut être crédible si ceux qui la portent roulent, littéralement, dans son contraire.
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