Décès de Mathieu Mboumba Nziengui, ancien ministre gabonais et leader de l’UPG
L’Union du peuple gabonais (UPG) est en deuil. Mathieu Mboumba Nziengui (70 ans), ancien président du parti fondé par Pierre Mamboundou et ex-ministre d’État à l’Agriculture sous Ali Bongo, est décédé ce lundi en fin d’après-midi, à son domicile de Bikelé, dans le 3ᵉ arrondissement de Ntoum. L’ancien ministre s’est effondré brutalement, victime d’un arrêt cardiaque, alors qu’il se trouvait en famille. Malgré une prise en charge rapide dans un centre hospitalier voisin, il n’a pu être réanimé. Il s’est éteint vers 17 heures.
Universitaire respecté et ancien enseignant-chercheur à l’Université Omar Bongo de Libreville au département de psychologie, Mathieu Mboumba Nziengui laisse derrière lui une communauté universitaire et politique profondément meurtrie. Plusieurs anciens étudiants, proches collaborateurs et membres de la société civile ont salué la mémoire d’un homme droit, rigoureux et viscéralement attaché à la cause de l’opposition gabonaise. « Il incarnait une certaine idée de l’engagement politique, au service du peuple et des valeurs républicaines », confie à Info241 l’un de ses anciens étudiants, ému.
L’illustre disparu
Son décès survient à un moment symboliquement fort pour l’UPG, engagé depuis quelques mois dans un processus de réunification de ses ailes dissidentes, après plus d’une décennie de divisions internes. Proche compagnon de route de Pierre Mamboundou, Mathieu Mboumba Nziengui avait été choisi pour lui succéder à la tête du parti en 2011. Son autorité, contestée par certains, avait fini par être remise en cause, jusqu’à son éviction du poste de président en juillet 2024, dans un contexte de crise de leadership aiguë.
Malgré cet épisode, il était resté un pilier du courant historique de l’UPG, participant récemment à plusieurs pourparlers visant à réunifier la famille politique autour de ses idéaux fondateurs. Aux côtés d’autres figures majeures comme David Mbadinga (UPG-Loyaliste) et Jean de Dieu Moukagni Iwangou (Union et Solidarité), il militait encore activement pour la reconstruction d’une UPG forte et crédible dans le paysage politique gabonais à l’orée des législatives et locales de septembre prochain.
Son décès, brutal et inattendu, laisse un vide immense au sein de l’UPG et dans les rangs de l’opposition gabonaise. Il emporte avec lui une mémoire politique riche, marquée par le combat, la loyauté et la fidélité à la vision de Pierre Mamboundou. Une page se tourne, alors que s’ouvre peut-être une autre pour ceux qui poursuivront l’œuvre de rassemblement qu’il avait amorcée.
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