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Dette abyssale : Des millions dilapidés à la CNAMGS pendant que les pharmacies suffoquent

Dette abyssale : Des millions dilapidés à la CNAMGS pendant que les pharmacies suffoquent
Dette abyssale : Des millions dilapidés à la CNAMGS pendant que les pharmacies suffoquent © 2025 D.R./Info241

Le secteur de la santé au Gabon est une nouvelle fois confronté à une crise majeure depuis ce 1er janvier. Le Syndicat des pharmaciens du Gabon (Sypharga) tire la sonnette d’alarme face à une dette de plusieurs milliards de FCFA (3,695 milliards au 6 décembre 2024) que la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS) accumule envers les pharmacies. Une situation critique qui contraste avec des dépenses étonnantes et parfois jugées injustifiables de l’institution.

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Les officines pharmaceutiques, dépendantes des remboursements de la CNAMGS pour leur survie financière, peinent à honorer leurs commandes auprès des grossistes en raison de cette dette monumentale. Cela se traduit par une rupture de stocks pour des médicaments essentiels, menaçant directement la santé de milliers de Gabonais.

 Une fuite qui éclabousse la CNAMGS

Ce samedi 6 janvier 2025, plusieurs documents compromettant ont fuité sur la toile, exposant les nombreuses dépenses engagées par la CNAMGS en 2024. Ces informations détaillent des montants exorbitants et des affectations budgétaires qui suscitent l’indignation dans l’opinion publique.

L’un des documents internes ayant fuité

Avec un budget initial de 100 milliards de FCFA, l’institution a engagé plus de 132 milliards, dépassant largement ses capacités et ne laissant qu’un maigre solde de 5 millions de FCFA en fin d’exercice. Dans un des documents en question, plusieurs dépenses jugées superflues ou démesurées attirent l’attention :

  • 3,6 milliards de FCFA pour une « commission interne de suivi » ;
  • 325 000 FCFA pour une pause-café lors d’un conseil d’administration ;
  • 19,2 millions de FCFA pour une commission ad hoc en ressources humaines ;
  • 47 millions de FCFA pour des « travaux spéciaux de validation de manuels ».

Ces chiffres, révélés au grand jour, viennent appuyer les critiques d’une gestion jugée déconnectée des priorités sociales et de la mission essentielle de la CNAMGS.

 Un paradoxe de gestion

Alors que les pharmacies s’étouffent sous le poids des créances, la CNAMGS semble privilégier des dépenses administratives ou protocolaires. Ce déséquilibre met en lumière une gouvernance contestable, où des fonds qui pourraient être affectés à rembourser les dettes du secteur médical sont dilapidés dans des opérations internes, souvent loin des préoccupations des Gabonais.

Face à cette situation, le Sypharga exige un règlement immédiat des arriérés et appelle à une réforme en profondeur de la gestion de la CNAMGS. Pour l’heure, le gouvernement, interpellé par cette crise et désormais informé par la fuite de ce document explosif, devra arbitrer en urgence pour sauver le système de santé.

Pour les Gabonais, la crise actuelle est une douloureuse illustration de la nécessité de replacer les priorités sociales au cœur de la gestion publique, alors que le droit à la santé reste gravement menacé.

@info241.com
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