Ghana : La Cour suprême approuve une loi qui réprime le financement des communautés LGBT
La Cour suprême du Ghana a rejeté mercredi à l’unanimité deux recours juridiques contre le projet de loi controversé anti-LGBT, qui prévoit jusqu’à cinq ans de prison pour l’organisation ou le financement de groupes LGBT. L’acronyme LGBT désigne les lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres, des communautés qui militent pour la reconnaissance de leurs droits et leur inclusion sociale. Cette décision intervient après que le président Nana Akufo-Addo a retardé la signature de la loi, indiquant qu’il attendrait la décision de la Cour. Les juges ont statué que le dossier ne pouvait être examiné avant l’assentiment présidentiel, affirmant qu’« en l’absence de signature, il n’y a pas d’acte ».
Ce projet de loi, intitulé « Loi sur les droits sexuels humains appropriés et les valeurs familiales ghanéennes », est vivement critiqué par les défenseurs des droits humains et les Nations unies, qui le qualifient de l’une des lois anti-LGBT les plus répressives d’Afrique. Avant même son adoption, la communauté LGBT du Ghana fait face à une augmentation des violences et de la stigmatisation. Les avocats des plaignants, Amanda Odoi et Richard Dela-Sky, ont exprimé leur déception et envisagent de nouveaux recours si la loi est promulguée.
Alors que le président sortant Nana Akufo-Addo n’a pas encore précisé s’il signera le texte, le président élu John Mahama a déjà affiché son soutien. Le projet de loi suscite également des inquiétudes économiques, le ministère des Finances estimant que son adoption pourrait faire perdre au Ghana environ 3,8 milliards de dollars (environ 2 380 milliards FCFA) d’aides de la Banque mondiale. La controverse continue de diviser la société ghanéenne, accentuant les risques de violations des droits humains.