Referendum au Gabon : le ministère de l’Intérieur dit oui aux opérations de pré-campagne !
Les autorités de la transition gabonaises ont, ce mercredi, requalifié les accusations de campagne avant l’heure en faveur du « oui » au futur référendum actuellement relayées dans l’espace public. Dans un communiqué, le ministère de l’Intérieur a qualifié ces actions de campagnes de pré-campagne, lesquelles ne sont interdites par aucun texte en vigueur. Une habile manière de cautionner les nombreuses initiatives en faveur du « oui » actuellement diffusées dans les médias et par voie d’affichage dans les villes du pays.
Circulez, il n’y a rien à voir ! C’est en substance la réponse apportée par le ministre Herman Immongault aux accusations formulées par de nombreux citoyens et acteurs politiques face à la multiplication des initiatives en faveur du "oui" au référendum constitutionnel sur lequel les gabonais devront se prononcer d’ici à cette fin d’année. Ces campagnes sont parfaitement légales car non interdites, ont confirmé les autorités gabonaises.
Pas interdites, donc légales
« Le Ministre de l’Intérieur et de la Sécurité rappelle qu’en application des dispositions de l’article 69 nouveau de la loi n°07/96 du 12 mars 1996 portant dispositions communes à toutes les élections politiques, modifiée, la date d’ouverture de la campagne électorale pour chaque catégorie d’élection est fixée par arrêté pris par ses soins », a précisé d’emblée le communiqué lu hier soir à la télévision publique. une cinglante réponse notamment au député de transition Geoffroy Foumboula, qui avait dénoncé lundi une dérive des autorités de la transition.
Une vue de ces campagnes d’affichage ici à Libreville
Et le gouvernement de la transition d’ajouter : « À ce jour, aucune période ou date de propagande électorale n’a été arrêtée par l’autorité compétente ». Ce qui permet ainsi aux acteurs politiques de mener des pré-campagnes en faveur ou non de la mouture de la nouvelle Constitution actuellement sur la table des parlementaires de la transition. « En revanche, toute initiative actuellement observée tendant à promouvoir ou non le référendum ne doit pas être considérée comme de la propagande électorale conformément à la loi précitée », a préféré conseiller le ministère de l’Intérieur.
Une pré-campagne assumée
« Il s’agit plutôt d’actions de pré-campagne pour l’élection référendaire à venir, lesquelles, au sens de la loi n°07/96 du 12 mars 1996, ne sont pas interdites », a conclu le communiqué d’Immongault, légitimant ainsi les nombreuses opérations de communication, majoritairement favorables au "oui", qui inondent l’espace public depuis plusieurs semaines. Le gouvernement a justifié cette posture à « un contexte de fort attachement des populations gabonaises à la défense et à la promotion de leurs libertés, notamment la liberté d’expression et le droit à l’information ».
Le communiqué a toutefois rappelé aux responsables de ces réunions et rassemblements qu’ils doivent se conformer strictement aux dispositions de la loi n°0001/2017 du 3 août 2017 relative aux réunions et manifestations publiques en République Gabonaise. En somme, « toutes ces actions de pré-campagne ne devraient pas revêtir la forme officielle d’une campagne électorale », a recommandé le communiqué, qui ne manquera pas de susciter des réactions parmi les détracteurs de ces campagnes ourdies par des proches de l’actuel pouvoir militaire gabonais.
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