Impunité présidentielle

Opération « Dignité » : la justice gabonaise ne veut toujours pas se pencher sur le cas Ali Bongo

Opération « Dignité » : la justice gabonaise ne veut toujours pas se pencher sur le cas Ali Bongo
Opération « Dignité » : la justice gabonaise ne veut toujours pas se pencher sur le cas Ali Bongo © 2023 D.R./Info241

Alors qu’il était bien le chef du régime déchu, Ali Bongo continue de bénéficier d’un traitement de faveur de la part des nouvelles autorités de transition qui l’ont reversé alors qu’il souhaitait rempiler frauduleusement pour un 3e mandat à la tête du Gabon. C’est encore ce qu’a révélé ce lundi à RFI le ministre de la Justice Paul-Marie Gondjout. Alors que plusieurs figures du régime tombent les uns après les autres pour corruption ou malversation, Ali Bongo lui ne semble pas être dans le viseur de la justice gabonaise pourtant dite « indépendante ».

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Ali Bongo pourtant chef de l’ancien régime déchu le 30 août serait finalement un saint parmi une horde de rapaces qui s’étaient donné pour mission de spolier le Gabon sous ses ordres depuis 14 ans. C’est finalement à cette conclusion ubuesque et hallucinante que voudrait nous emmener les autorités de transition. Paul-Marie Gondjout a par ailleurs reconnu ce lundi qu’aucune poursuite n’était engagée pour l’heure contre lui plus d’un mois après le coup d’Etat.

Ali Bongo, un saint parmi les loups

« Le président de la République sortant a été élargi par le Comité de transition et de la restauration des institutions (CTRI). Pour l’instant, aucune poursuite n’est engagée contre lui », a déclaré le ministre de la Justice dans une interview exclusive accordée à ce média français. En clair, aucun élément à ce jour ne permet de l’inculper de quoi que ce soit. Il était donc un président clean, qui ne volait pas l’Etat et ne s’est rendu coupable d’aucun acte ou crime puni par les lois gabonaises. La bonne blague !

Paul-Marie Gondjout alors opposant modéré, reçu en audience par Ali Bongo avant sa chute le 30 août dernier

Interrogé sur l’immunité apparente dont jouirait Ali Bongo, le ministre de la Justice a une nouvelle fois préféré regarder ailleurs. « Nous n’allons pas focaliser sur une personne mais sur un système qui a mis le pays à sec. Donc il ne faut pas orienter les choses vers une personne alors qu’il y en a d’autres. Il y a des faits notoires qui ont été mis à jour. De l’argent qui a été retrouvé dans des maisons, de manière indécente », a plaidé Paul-Marie Gondjout.

Impunité manifeste

En somme, Ali Bongo chef suprême de l’ancien régime, n’était qu’un saint entouré de loups qui saignaient à leur propre profit l’Etat et dont l’opération actuelle baptisée « Dignité » s’est donnée pour mission de mettre fin aux agissements. C’est le système Bongo et pas Bongo lui-même qui serait pourri. Une thèse qui se vérifie puisque même sa femme, Sylvia Valentin, inculpée pour des faits graves a été laissée en résidence surveillée.

S’oriente-t-on ers une impunité tout azimut pour Ali Bongo alors que ses lieutenants désignés comme moutons noirs dont son fils Noureddin, sont jetés à tour de bras à la prison centrale de Libreville ? Une bien curieuse justice à deux vitesses qu’imprime déjà volontiers les autorités de transition dont les actions et décisions sont de plus en plus critiquées ouvertement par une opinion nationale qui continue de voir double depuis la prise de pouvoir du général Brice Oligui Nguema et ses hommes du CTRI.

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