Affaire controversée

Un proche d’un activiste gabonais poursuivi pour avoir « menti » sur sa détention trouble de 13 jours

Un proche d’un activiste gabonais poursuivi pour avoir « menti » sur sa détention trouble de 13 jours
Un proche d’un activiste gabonais poursuivi pour avoir « menti » sur sa détention trouble de 13 jours © 2024 D.R./Info241

On en sait désormais un peu plus depuis ce lundi sur les raisons de l’incarcération du frère de l’activiste Thibault Adjatys, Hans Yala Otounga Obame (33 ans), jeté en prison le 3 juillet après une longue garde à vue de 13 jours. Celui-ci qui avait abondement dénoncé et documenté de nombreux sévices corporels et des actes de tortures notamment dans une villa de la Sablière lors de sa première arrestation le 15 juin, est désormais poursuivi pour diffusion de fausses nouvelles.

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L’arrestation de Hans Otounga, effectuée par des agents cagoulés à son domicile au quartier Akébé Ville, reste entourée de mystères tant procédurière que sur sa connotation extrajudiciaire. Otounga se plaignait d’actes de torture de la part des gendarmes de la Direction Générale des Recherches (DGR) et des soldats de la Garde Républicaine (GR). Cependant, c’est pour avoir révélé ces allégations, notamment sur les réseaux sociaux, qu’il a été jeté en express en prison

Audience et défense

Lors de l’audience tenue ce lundi 8 juillet devant le tribunal correctionnel de Libreville, la justice gabonaise a accusé Otounga d’avoir menti sur les circonstances de sa détention et les tortures alléguées. Ces accusations lui ont valu un mandat de dépôt à la prison centrale de Libreville.

Le corps mutilé du jeune homme relayé sur la toile

L’accusation repose en partie sur un enregistrement audio réalisé par son avocat à sa libération le 28 juin, qui, selon le tribunal, a troublé l’ordre public par la diffusion de fausses informations. Otounga a expliqué que l’enregistrement a été réalisé à la demande de son avocat et en présence de sa famille, affirmant qu’il n’avait pas publié l’audio lui-même.

Défense et preuves

Me Moumbembé, l’avocat de Hans Otounga, a contesté les accusations, détaillant les conditions d’arrestation et de détention de son client. Il a produit un certificat médical attestant des blessures subies : cicatrices, contusions, insomnies, peurs hallucinatoires, et autres séquelles graves.

La défense a insisté sur le fait que l’enregistrement audio, destiné à dénoncer les violences subies, a été partagé uniquement avec le procureur de la République et Thibault Adjatys, frère de l’accusé. Me Moumbembé a également questionné l’arrestation répétée de son client, arguant que celle-ci était prétendument pour sa protection, tout en demandant pourquoi les tortionnaires présumés n’étaient pas arrêtés à leur place.

Délibéré dans 20 jours

La présidente du Tribunal a fixé le délibéré au 29 juillet prochain, laissant Otounga retourner en prison en attendant la décision judiciaire finale. Ce cas soulève des questions sur la transparence des procédures judiciaires et les droits des détenus, mettant en lumière les défis de la justice gabonaise dans des affaires de cette nature. Il est particulièrement préoccupant que parmi les auteurs présumés des actes de torture figure un des frères du président de la transition.

@info241.com
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