Les promesses en politique, n’engagent que ceux qui y croient. Le mandat présidentiel d’Ali Bongo n’échappe pas à cette bonne vieille règle devenue Gabonaise. C’est du moins l’avis du blogueur Barack Nyare Mba qui jette un regard sombre sur les récentes promesses faites à la jeunesse par le président Ali Bongo. Pour le blogueur, « les effets d’annonces d’Ali Bongo durant plus de 6 ans, ont fait du Gabon le pays des milles promesses ». Nous vous livrons cette analyse stricto sensu.
Bienvenue au Gabon, le pays des mille promesses...une multitude de promesses faites à une jeunesse qui désespère dans un environnement où toutes les conditions sont réunies pour tuer l’espoir.
Le défaut de ce régime est qu’il passe le clair de son temps à faire des promesses intenables, des promesses que seuls les plus grands démagogues peuvent faire. La preuve, l’histoire politique de notre pays est jonchée de plusieurs slogans pompeux dont le contenu est porté par d’innombrables promesses faites aux jeunes mais qui hélas ne furent pas tenues.
Parmi ces slogans nous avons en ordre d’apparition : La Rénovation, Le Nouvel élan, Le pacte national de solidarité et de développement, Mon projet des actes pour le Gabon, et enfin L’avenir en confiance.Tous ces slogans n’ont quasiment pas été à la hauteur des promesses faites. Je me suis amusé à visionner les trois dernières allocutions à la nation du chef de l’Etat Ali Bongo. Il s’agit de celles de ce 17 Août 2015, de décembre 2014 et du 16 Août 2014. Je ne souhaitais pas aller plus loin pour m’épargner certaines douleurs.
A la fin de ce visionnage, il en ressort que le chef de l’Etat a toujours prétendu vouloir trouver des solutions définitives et adaptées aux problèmes des jeunes, ce qui ma foi présageait une bonne chose mais dans les faits ce fut tout autre chose.
En Août 2013 il annonçait la construction de 400 salles de classes pour accueillir 20000 élèves à travers le Gabon, jusqu’alors l’annonce n’a pas tenue ses promesses. Il avait également annoncé la mise en place d’un vaste plan pour l’emploi des jeunes à la sortie du forum national de l’industrie, pas grand-chose à même de résorber le chômage des jeunes qui est de 35,7% chez les 15-24 ans selon le rapport sur la croissance et l’emploi au Gabon réalisé par le groupe de la Banque Mondiale et publié en 2013.
Bien avant ces dates il avait annoncé la construction de trois universités à Oyem, Mouila et Port-Gentil, il n’en n’est rien. En décembre 2014 il a une fois encore annoncé la création des maisons de jeunes dans les différents arrondissements de Libreville et à l’intérieur du pays. 8 mois après il n’en n’est toujours rien.
"J’ai décidé (….) que ma part d’héritage sera partagée avec toute la jeunesse gabonaise".
Aujourd’hui en 2015 il annonce à la même jeunesse qu’il va partager avec elle sa part d’héritage qui sera versée dans une fondation. Il s’agit de quelle fondation gabonaise ? Qui la dirige ou dirigera ? Ces fonds seront destinés prioritairement à quoi ? De plus, il y a la cession de la somptueuse résidence de son père qui deviendra une université. Va-t-on démolir les résidences qui s’y trouvent ? Ou bien les cours y seront dispensés en l’état actuel de la résidence ?
En écoutant ces annonces, je me suis automatiquement dit que si le Président Ali arrive à ce niveau, cela signifie tout simplement qu’il n’a plus rien à proposer aux jeunes. Tellement il nous a enfumé avec de multiples promesses. Il est obligé de surfer sur des sujets autour de leur richesse pour rassurer une jeunesse apeurée.
De plus je tiens à souligner qu’au lieu de parler de cession, le président aurait du parler de restitution car comme il le sait, ces biens n’ont pas été normalement acquis.
Pour revenir aux promesses, je pense que le président devrait arrêter de prendre la jeunesse pour des demeurés, pour des statistiques en vue de gagner une certaine popularité auprès d’elle. Les jeunes gabonais, comme moi, souffrent énormément de plusieurs maux. La jeunesse n’est pas qu’un électorat mais une frange forte de la population, le fer de lance de l’économie et du développement de notre pays. Il faut arrêter de vouloir nous infantiliser, de vouloir nous manipuler, de nous enfumer avec des promesses intenables.
Nous chérissons l’idée d’un Gabon où les jeunes ont leurs places comme dans tous les pays où ils sont pris en compte. Quand on voit que moins de 20% des candidats au baccalauréat ont été retenus et que moins de 0,5% ont eu la mention « BIEN » et « TRES BIEN » cela présage d’un avenir hypothétique pour cette jeunesse. Rien n’est fait pour régler cet échec du système éducatif gabonais qui dure déjà depuis bien des années.
Je pense que nous devons aller à l’essentiel, nous méritons mieux et largement mieux que ce que nous avons actuellement. La politique politicienne est d’un autre temps. Nous avons besoin d’actions fortes et continues dans le temps. Nous avons besoin d’un changement radical, d’une révolution de paradigme. Trêve de démagogie et faites place au réalisme.
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