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Bilie By Nzé : « La place des militaires du CTRI est dans les casernes, pas à la tête du Gabon ! »

Bilie By Nzé : « La place des militaires du CTRI est dans les casernes, pas à la tête du Gabon ! »
Bilie By Nzé : « La place des militaires du CTRI est dans les casernes, pas à la tête du Gabon ! » © 2024 D.R./Info241

Très critique envers les autorités de la transition qui ont mis fin à son règne de Premier ministre d’Ali Bongo, Alain-Claude Bilie-By-Nzé a de nouveau exprimé ses réserves ce vendredi. Invité de l’Entretien du jour sur TeleSud, il a clairement indiqué que la place des militaires du Comité pour la Transition et la Restauration (CTRI) était dans les casernes et non à la tête du Gabon. Le dernier Premier ministre de la dynastie Bongo reconnaît tout de même les échecs de l’ancien régime qu’il a servi bec et ongles.

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Alain-Claude Bilie-By-Nzé continue de regretter d’avoir été éjecté du pouvoir au Gabon avec la famille Bongo. S’il a paru plus mesuré que lors de ses précédentes sorties sur le bilan d’Ali Bongo, il s’est tout de même dit opposé au passage en force des militaires gabonais emmenés par le général Brice Oligui Nguema, qui a ainsi mis fin à près de 60 ans de règne d’une famille sur l’ensemble du pays et ses ressources.

L’intégralité de l’entretien

Interrogé sur la transition en cours au Gabon, Alain-Claude Bilie-By-Nzé n’a pas mâché ses mots. « C’est un coup d’État qui est intervenu à l’issue d’un processus électoral jugé non conforme par les militaires. C’est un coup d’État qui a été salué par les populations gabonaises, c’est un constat que je fais. Comme je l’ai indiqué à plusieurs reprises, je suis personnellement contre la prise de pouvoir par la force », a-t-il affirmé. Une prise de pouvoir par la force qu’opérait pourtant l’ancien régime, se déclarant systématiquement vainqueur de toutes les présidentielles organisées et réprimant dans le sang les contestations de l’opposition.

Des coups de force permanents que refuse d’envisager l’éphémère Premier ministre, préférant insister sur son opposition à la gestion d’un État par des militaires. «  La place des militaires, c’est dans des casernes, ce n’est pas à gérer un État. Ils ont à gérer la sécurité d’un pays. Et lorsque cela se passe mal, ils peuvent effectivement réorganiser les institutions, mais pas pour s’installer au pouvoir. Chercher à s’installer n’est pas une bonne chose pour la démocratie », a-t-il déclaré. Malgré ses critiques, il considère la transition comme une opportunité pour le Gabon de se remettre sur la bonne voie et de réfléchir aux erreurs passées qui ont conduit à ce coup d’État.

L’ancien Premier ministre répondant aux questions de Bernard Volker

L’ancien Premier ministre a également souligné les défis persistants du Gabon en matière de développement, malgré ses ressources considérables. « Un coup d’État est toujours le signe d’un échec, qu’on le veuille ou non. Il faut regarder les questions de démocratie, de droits de l’homme, de développement, économiques et sociales, infrastructures. Il y a beaucoup de retard qui ne se justifie pas. Le Gabon dispose de ressources importantes  », a-t-il expliqué.

Il a déploré que le pays soit passé à côté d’un examen approfondi de ses problèmes pour se précipiter dans une réorganisation visant à maintenir le pouvoir. « Il n’y a pas d’urgence aujourd’hui à dessiner un portrait robot de qui sera président de la République. Il faut se poser de bonnes questions sur notre pays. Avec un PIB parmi les plus élevés d’Afrique et un retard considérable de développement, il faut interroger notre modèle de gestion, de gouvernance, mais aussi le modèle économique. Nous n’avons pas suffisamment diversifié notre économie », a-t-il lancé.

@info241.com
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