Crise post-électorale

Le camp Ndong Sima règle ses comptes avec ses pairs de l’opposition gabonaise

Le camp Ndong Sima règle ses comptes avec ses pairs de l’opposition gabonaise
Le camp Ndong Sima règle ses comptes avec ses pairs de l’opposition gabonaise © 2017 D.R./Info241

Fortune Nguema, conseiller politique de Raymond Ndong Sima, n’a toujours pas digéré que son mentor n’ait pas été désigné candidat unique de l’opposition à la dernière échéance présidentielle gabonaise. Son candidat arrivé 4e à la dernière présidentielle et crédité de 0,42% derrière Bruno Ben Moubamba, Fortune Nguema s’en prend vigoureusement à Jean Ping (47,24%), Marc Ona et à Robert Bourgi qu’il accuse de tous les maux.

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Le camp Ndong Sima n’a visiblement pas tourné la page de la présidentielle. Ce, même après avoir reconnu officiellement la victoire de leur ancien employeur Ali Bongo. Pour Fortune Nguema qui semble vouloir s’approprier le lucratif label "opposition" à son compte, l’enfer c’est les autres ! Il y aurait donc un cheval de Troie dans l’opposition gabonaise. Il choisit donc de s’attaquer à Jean Ping mais aussi et surtout Marc Ona Essangui qu’il accuse de patauger « sans scrupule dans les conflits d’intérêt et les confusions de rôles  ».

Même n’ayant obtenu que 0,42% des suffrages des populations gabonaises, le camp Ndong Sima continue de vouloir s’arroger le droit de parler au nom du Peuple de l’opposition gabonaise. Fortune Nguema semble se prévaloir au nom de Raymond Ndong Sima, d’incarner la seule opposition gabonaise qui vaille. Celle qui se découvre d’abord d’une passion pour Ali Bongo. Puis remercié par celui-ci, regagne les rangs l’opposition pour finalement ne s’opposer qu’à ceux qui s’opposent.

Après avoir été débarqué de la primature par Ali Bongo et regagné les rangs de l’opposition, le camp Ndong Sima se donne désormais le droit de distribuer les bons et les mauvais au camp de l’opposition qu’ils (re)découvrent à peine. Non sans arguments tendancieux, Fortune Nguema plaide pour son patron, seul final vrai opposant gabonais. Hypocrisie ou guerre des tranchées dans l’opposition gabonaise ?

Voici l’intégralité du message posté ce mercredi soir sur la page Raymond Ndong Sima et dirigé contre ses pairs de l’opposition :

Cheval de Troie

On parle généralement du cheval de Troie. On oublie bien souvent qu’il comprenait de nombreux combattants. L’opposition gabonaise est infestée de ces soldats qui font mine de vouloir l’alternance. Mais leur rôle véritable est de maintenir les choses comme elles sont.
La dernière élection présidentielle vient cruellement de le rappeler. Derrière un discours martial, ils sont nombreux à vouloir juste remplacer celui qui est dans le fauteuil présidentiel. Témoin, cet aveu mémorable de ce lascar de Marc Ona Essangui, sur le partage du gâteau Gabon. Paré des oripeaux de la société civile gabonaise, il patauge sans scrupule dans les conflits d’intérêt et les confusions de rôles. Qu’importe, il s’est intronisé faiseur de roi et s’est établi, avec douze de ses amis soutenant Jean Ping, membre du fameux jury des vingt personnes qui a fait de ce dernier le candidat de la coalition. L’Histoire jugera.

La communauté des ONG nationales, elle-même engluée dans ce fatras ne peut que l’approuver. Elle se reconnaît en effet dans ce mélimélo qui la caractérise dans son ensemble et explique son manque de crédibilité. Partisanes d’un nouvel ordre mondial qu’elles s’emploient à instaurer, les ONG internationales ferment les yeux sur des contradictions majeures qui n’empêchent ni les uns ni les autres de dormir.

Hier en procès contre ces prédateurs qui se sont constitués des patrimoines de Biens Mal Acquis parmi lesquels figurent les Bongo ; adulant aujourd’hui un autre de ces flibustiers qui utilise le produit de ses rapines pour financer le mécontentement et le brouhaha. Il y aurait ainsi un argent mal acquis débouchant sur des Biens Mal Acquis inacceptables et un autre argent frauduleusement acquis donnant lieu à des Fortunes Frauduleusement Accumulées mais cependant acceptables. La société civile gabonaise va donc de contradictions en contradictions. Elle en vit.

Concrètement, cette société civile, qui poursuit les Bongo, Sassou, Obiang Nguéma etc. soutient frénétiquement Ping pourtant suspect selon un média sérieux comme Médiapart d’avoir frauduleusement accumulé par l’entremise de son fils une fortune sur le dos du pays tout entier. Il dit pour s’en exonérer qu’il ne sait rien des activités de son fils directement mis en cause. Il ne dit pas si ce dernier couvre toute ou partie de ses frais. Quel père livre son fils ainsi ? Il use des mêmes armes qui lui ont permis de se constituer une bonne petite cagnotte et de subordonner une grande partie de l’opposition : la ruse, le cynisme et la tricherie. Société civile gabonaise où est ta cohérence dans tout ça ?

Il y a, dans cette cohorte, des gaillards comme le sieur Bourgi. Il parle du long règne de la dynastie Bongo mais oublie de restituer aux gabonais l’appartement dans lequel il vit, acheté par Omar Bongo. Il se garde de parler et de rendre aux gabonais ces voitures dans lesquelles il roule depuis de si nombreuses années, également à lui offertes par le même Omar Bongo. Il emprunte les avions présidentiels pour ses déplacements personnels chose dont très très peu de gabonais peuvent se prévaloir. Il est juste ulcéré de l’outrecuidance de son corniaud de frère Ali Bongo qui refuse de payer ses frasques. Alors il lève une armée qui se mobilise sous des étendards divers comme la nationalité, l’irrévérence, l’incompétence, l’illégitimité etc. Il soutient que ce dernier est devenu le cancer du Gabon. Que ne l’a-t-il dit en 2009 ? A quoi nous servent ses larmes de crocodile ? Il n’hésite pas à pousser le pays au bord du précipice. Que lui importe, il n’y vit pas.

C’est ce Bourgi qui s’allie à tous ces « moi ou le chaos » pour faire chauffer le chaudron destiné à cuire le Gabon. Ensemble, ils organisent et financent le brouhaha. Ils mixent savamment ceux qui aspirent réellement au changement et les autres qui s’inscrivent dans une logique de chantage. Ils prennent soin de ne rien organiser de sérieux pour que la prédation à leur profit retrouve ses couloirs.

Pour soutenir cette croisade, la coalition fait feu de tous bois. Elle instaure la désinformation comme arme de déstabilisation généralisée. Dans tous les médias, depuis des mois, les coalisés intoxiquent la population. Ils construisent des scénarii dans le monde virtuel et font comme s’il s’agissait du monde réel. On se demande finalement ce qui les différencie de l’ANGT avec ses maquettes en 3D.

Après avoir vendu la DTE à la population, ces mutants sont passés du Front Uni à l’Union Sacrée puis à la Coalition. Le but de ces évolutions qui ont été autant de manœuvres a été constant. Elles étaient destinées à embrouiller la population et à la conduire à l’élection sans se poser les bonnes questions par exemple sur le contenu de l’alternance projetée.
Ce faisant, la coalition a soigneusement relégué au second plan le cadre de l’organisation des élections. Elle s’est distinguée, à la veille du scrutin, par la diffusion de rumeurs et de fausses informations. Son candidat a claironné partout que la communauté internationale, rompant avec la règle de l’impartialité, le soutenait et lui avait donné des garanties (https://m.youtube.com/watch?v=7kwRrM4rr2Q) de soutien à sa seule candidature. C’est aussi dans le registre de ces fausses informations que s’est inscrit l’annonce, en pleine campagne, des ralliements imaginaires d’autres candidats comme Ndong Sima à jean Ping via un média tel que la Lettre du Continent qui a pris fait et cause pour ce dernier.

La désinformation est ainsi devenue le jeu favori des coalisés. La leçon ne leur a pas d’ailleurs suffi. Ils continuent à y recourir sans craindre d’être démentis. Ils ont claironné partout que la CAF avait retiré l’organisation de la CAN au Gabon. Mais la CAN a eu lieu et tous nous en avons été témoins. Et même celle des moins de 17 ans a encore été attribuée au Gabon. On croyait les exemples vivants d’un autre pouvoir. Il faut croire que ce n’est pas toujours le cas.
Cette désinformation avait déjà atteint son paroxysme au lendemain du scrutin avec les messages des partisans annonçant, le ridicule ne tue pas, que la France, l’Allemagne, et d’autres chefs d’État avaient appelé Jean Ping pour le remercier de sa brillante élection. C’est ainsi qu’on a achevé de persuader les uns et les autres de la victoire de Ping et jeté dans la rue ceux qui ne pouvaient pas accepter d’être floués de leur victoire auxquels se sont mêlés des intermittents de la politique. Mais quelle était la réalité de cette victoire ? Les représentants à Libreville des pays qui ont appelé pour féliciter le candidat de la coalition se seraient donc révoltés en allant assister à la prestation de serment du non élu le 27 septembre.

Au jeu du vol, l’élève a dépassé le maître. Les caciques défroqués crient au voleur parce qu’ils croyaient avoir gardé la maitrise des acrobaties électorales qu’ils avaient créés. Mal leur en a pris. Ils n’ont pas vu que ces petits là, avec leurs amis là, les avaient piégé là. Faut-il s’en plaindre ? Non, puisque dans les deux cas, les uns et les autres ont triché. Pourquoi ce vacarme alors dès lors que les uns et les autres ont décidé de jouer au poker menteur. L’élection a été un marché de dupe, voilà tout. Et le plus fort du moment a gagné. Seul le Gabon a perdu à cet exercice encore que, finalement, il aura permis de voir chacun dans sa vraie posture.

Et l’alternance dans tout ce tournis ! Une chimère qui n’intéresse que quelques zouaves et quelques passéistes. Les réformes politiques se construisent patiemment. Elles ne sont jamais des dons des plus forts aux plus faibles. Leur heure viendra dans notre pays. Peut-être nous faut-il nous inspirer de la célèbre diplomatie des petits pas de Kissinger. Comme le disait ce penseur : l’espérance est une autre forme de vertu.

Fortune Nguema
Conseiller politique de Raymond NDONG SIMA

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