Résultats Présidentielle du 12 avril 2025
Sauvetage

La Poste gabonaise en faillite : le gouvernement dévoile un plan de sauvetage d’urgence

La Poste gabonaise en faillite : le gouvernement dévoile un plan de sauvetage d’urgence
La Poste gabonaise en faillite : le gouvernement dévoile un plan de sauvetage d’urgence © 2025 D.R./Info241

Confrontée à une crise financière et structurelle aiguë, La Poste S.A. a fait l’objet d’une attention particulière lors du Conseil des ministres du 4 juin, présidé par le chef de l’État Brice Clotaire Oligui Nguema. Le gouvernement a acté un plan de sauvetage immédiat afin de garantir la continuité du service public et préserver les centaines d’emplois menacés.

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 Plus de 500 emplois en péril

L’entreprise postale, historiquement centrale dans les services publics gabonais, est désormais au bord de la rupture. Selon le communiqué du Conseil, plus de 500 agents répartis sur l’ensemble du territoire risquent de se retrouver sans emploi dans les prochaines semaines. La situation est jugée critique  : dès juin 2025, l’État ne pourra plus assurer le paiement des salaires.

Une vue du conclave gouvernemental de ce mercredi à Libreville

« La Poste S.A. traverse une grave crise économique et sociale, mettant en péril la continuité du service public et plus de 500 emplois sur tout le territoire » , alerte le communiqué officiel.

Un audit mené en amont révèle une gestion catastrophique : masse salariale disproportionnée, quasi-absence de recettes, recrutements non justifiés, primes illégales, et absence totale de reddition des comptes. L’entreprise dépend désormais quasi exclusivement des subventions de l’État, elles-mêmes devenues insuffisantes.

 Un plan de restructuration en quatre volets

Face à ce constat alarmant, le Conseil a validé quatre mesures urgentes proposées par le ministre de la Communication et des Médias. Objectif  : éviter l’effondrement et réorganiser en profondeur l’opérateur public.
- Audit externe indépendant pour clarifier les responsabilités et établir un état des lieux précis.
- Plan de restructuration, incluant des départs volontaires et une réduction des charges salariales.
- Mécanisme de défaisance, destiné à assainir les finances et soulager la trésorerie.
- Accompagnement social préventif, afin d’atténuer les impacts humains et éviter des troubles sociaux.

« Il s’agit de préserver le service public, d’éviter des troubles sociaux et de mettre fin à une gestion budgétairement et socialement insoutenable », a tranché le gouvernement.

 Gouvernance défaillante et passif accumulé

Cette crise s’inscrit dans une longue dérive managériale, marquée par un manque de vision, des pratiques opaques et une gouvernance non conforme aux règles de gestion publique. Malgré les alertes, peu de réformes avaient été menées jusqu’ici pour redresser une entreprise pourtant essentielle pour les populations, notamment dans les zones rurales.

Le gouvernement entend désormais mettre fin à l’impunité et établir les responsabilités. Un Conseil d’administration exceptionnel a été convoqué dans l’urgence, avec pour mission de valider le plan de relance et de proposer une nouvelle feuille de route opérationnelle .

 Un test pour l’exemplarité publique

Le dossier de La Poste constitue un test pour la rigueur de l’État , dans un contexte où la moralisation de la vie publique et la performance des services publics sont des priorités présidentielles.

« Le Président de la République a exhorté l’ensemble des membres du Gouvernement à faire preuve d’unité, de détermination et d’exemplarité dans la mise en œuvre des orientations arrêtées », rappelle le communiqué.

Plus qu’un sauvetage conjoncturel, l’enjeu est de rebâtir un service postal moderne, fiable et rentable, au service des usagers et en adéquation avec les standards de gouvernance du Gabon nouveau.

@info241.com
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