C’est l’affaire du moment. Celle qui crispe depuis de longs mois les passions politiques des deux camps. L’affaire dite des « cafards » dans laquelle les pouvoirs publics en tête desquels le président de la république et le gouvernement gabonais sont à couteaux tirés contre Jean Ping, s’ouvre devant les tribunaux cette fin de semaine. La double affaire sera vendredi et lundi devant les juges Librevillois pour départager les requérants s’accusant mutuellement de diffamation.
L’Etat gabonais et Ali Bongo contre Jean Ping
Le procès de vendredi 17 juin, Jean Ping sera convoqué à la barre en correctionnel pour les chefs d’accusation de diffamation et injures publiques. Le ministère public reproche au farouche opposant au régime, d’avoir appelé à travers les propos incriminés, au trouble à l’ordre public, incitation à la révolte, à la haine et à la désunion des citoyens.
Ali Bongo qui poursuit au civil Jean Ping lui reproche notamment de l’avoir diffamé sur sa page Facebook et lors d’une interview accordée à la Voix de l’Amérique (VOA) où le candidat de l’opposition le présentait comme un « pyromane », un « assassin » ou encore un « voleur ».
Coté pouvoir, on dit que cette affaire n’a aucun relent politique puisque les poursuites introduites l’auraient été qu’en réponse aux requêtes déposées par Jean Ping devant les tribunaux le 2 juin dernier, a souligné Me Francis Nkea Ndzigue, l’un des avocats du parti au pouvoir et représentant les parties civiles dans cette affaire.
Jean Ping contre le PDG et TéléAfrica
Le procès du 20 juin, de charge inverse, mettra en accusation le secrétaire général du Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir depuis 1968) Faustin Boukoubi et sa secrétaire nationale du Woleu-Ntem, Clémence Mezui Me Mboulou, mais aussi le patron de la chaîne de télévision privée TéléAfrica. Ils sont poursuivis lors de ce procès pour diffamation à la suite d’une requête introduite par les avocats de Jean Ping.
L’ancien président de la commission de l’Union africaine, poursuit donc ces personnalités politiques pour avoir déformé et amplifié malencontreusement ses propos dans l’affaire dite des « cafards ».
Jean Ping qui devrait se constituer partie civile lors de ce procès, voudrait des condamnations contre ces responsables politiques du parti pouvoir, pour l’avoir présenté comme un « génocidaire ». La patron de la chaîne de télévision privée est également poursuivi dans cette affaire pour avoir réalisé un montage partisan des propos tenus lors de cette sortie de l’opposant datant de mars dernier dans la province du Woleu-Ntem.
C’est donc un procès épique qui s’ouvrira ce vendredi, l’un à la charge de l’opposant et candidat à la présidentielle, l’autre au compte de la puissance publique. Chacune des parties y pèsera de son poids pour parvenir à une condamnation de l’autre partie. Ce procès préfigure déjà comme le premier round cette fois judiciaire entre Ali Bongo et son challenger Jean Ping, avant le match de la présidentiel prévu le 27 août.
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