Gabon : Oligui Nguema déclare la guerre à la corruption et l’impunité qui gangrènent le pays
Le ton est désormais donné. Le président Brice Clotaire Oligui Nguema a instruit ce jeudi à Libreville le déclenchement imminent d’une vaste opération de lutte contre la corruption et l’impunité au Gabon. Cette directive, issue d’une importante séance de travail tenue au palais présidentiel de Libreville avec les plus hautes autorités judiciaires du pays, marque un tournant décisif dans la mise en œuvre du principe de « tolérance zéro » proclamé dans la Ve République.
Une rencontre d’ampleur au sommet de la justice
Autour du chef de l’État, prenaient part à cette réunion le procureur général près la cour d’appel de Libreville, Eddy Minang, le premier président de la cour des comptes, Alex Euv Moutsiangou, ainsi que l’ensemble des responsables des juridictions et unités judiciaires du pays. Le conclave s’est déroulé en présence des ministres de la Justice, Séraphin Akure-Davain, de l’Intérieur, Hermann Immongault, et de la Défense nationale, Brigitte Onkanowa.
Une vue de ce tour de table
Selon la note d’audience parvenue à Info241, cette séance visait à donner une impulsion nouvelle à la lutte contre la corruption, dans la continuité de la rentrée solennelle des cours et tribunaux du 6 octobre dernier, où le président Oligui Nguema avait déjà exhorté les magistrats à faire preuve d’intégrité et de loyauté. Mais cette fois, les instructions présidentielles prennent une tournure opérationnelle.
Des enquêtes imminentes sur toutes les régies financières
« Au cours de cette importante réunion, le chef de l’État a donné des directives, des instructions pour qu’il n’y ait plus dans ce pays l’impunité », a déclaré le procureur général Eddy Minang à l’issue de l’audience. Il a précisé que « dans les jours qui suivent, il y a des enquêtes qui vont être lancées concernant l’ensemble des institutions, concernant l’ensemble des administrations, partout où est généré l’argent public ».
Les responsables judiciaires convoqués
L’objectif, selon le magistrat, est clair : « avoir une Ve République propre où ne va plus régner l’impunité, où ne va plus régner la corruption, et dans le souci surtout de rassurer les investisseurs ». Cette vaste opération devrait ainsi s’étendre à toutes les régies financières et aux institutions publiques impliquées dans la gestion des ressources de l’État.
Une coordination renforcée entre parquet et services d’enquête
Le président Oligui Nguema a également insisté sur la nécessité d’une meilleure synergie entre les services judiciaires et les organes d’investigation. « Il a demandé également une collaboration efficace entre les différents services, à savoir le parquet et les services qui s’occupent des enquêtes », a précisé le procureur Minang.
Cette interconnexion institutionnelle vise à garantir la fluidité des procédures et à accélérer le traitement des dossiers liés aux détournements de fonds publics. Le juge financier et le juge pénal travailleront désormais « de concert pour sanctionner, si possible, tous ceux qui auront utilisé à d’autres fins l’argent du contribuable ».
Tolérance zéro pour les détourneurs de fonds publics
Le message du chef de l’État ne souffre d’aucune ambiguïté. « Ce sera la tolérance zéro. À préciser que personne ne sera à l’abri », a martelé Eddy Minang. « Partout où est géré l’argent de l’État, il va y avoir des audits qui vont être lancés, il va y avoir des enquêtes qui vont être menée ». Cette offensive judiciaire s’inscrit dans la logique du renouveau institutionnel voulu par Brice Clotaire Oligui Nguema, déterminé à rompre avec les pratiques de la IVe République marquée par des décennies d’opacité et de détournements.
Au-delà de la dimension répressive, cette initiative a aussi une portée économique et symbolique. En éradiquant les pratiques frauduleuses au sein de l’administration, le gouvernement entend restaurer la confiance des citoyens et rassurer les partenaires internationaux sur la stabilité et la crédibilité du nouveau cadre de gouvernance gabonais.
Pour le procureur général, « il s’agit de bâtir une République exemplaire, fondée sur la transparence et la responsabilité, afin que chaque franc public soit utilisé au service du développement du pays ». Le Gabon s’apprête ainsi à vivre une nouvelle étape de son histoire judiciaire : celle d’une gouvernance sans complaisance, où la justice et la redevabilité deviennent les véritables fondements de la Ve République.
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