Législatives 2025 : Ces 3 ministres d’Oligui Nguema qui ont bu la tasse sur le terrain électoral
La vague présidentielle n’a pas tout emporté sur son passage. Trois ministres du gouvernement Oligui Nguema I viennent d’en faire l’amère expérience, échouant à convaincre leurs électeurs malgré le prestige de leurs portefeuilles. Dans une campagne marquée par une forte demande de proximité et de résultats, Ludovic Megne (Habitat), Paul-Marie Gondjout (Communication) et Simplice Désiré Mamboula (Enseignement supérieur) ont appris à leurs dépens que la popularité médiatique ne suffit pas à gagner une élection. Pour rappel, ils étaient 21 en lice, 17 ont réussi l’épreuve seuls ces 3 ont été recalés pour l’instant.
Trois ministres, trois partis, trois défaites
Le ministre de l’Habitat, Ludovic Megne Ndong, a été le premier à tomber à Bolossoville dans le 2e siège du département du Haut-Ntem (Woleu-Ntem) pour le compte de l’Alliance patriotique de l’ancien Premier ministre Raymond Ndong Sima. Dès le premier tour, sa défaite a été sans appel, symbole d’un enracinement politique quasi inexistant et d’un discours jugé trop technocratique. Il a terminé 3e du scrutin avec 400 voix soit 19,80%, loin derrière l’UDB Eric Essono Mezui (33,51%) ou encore l’indépendant Francis Nkeéa-Nzigue (26,34%).
Tableau récapitulatif des résultats électoraux des trois ministres battus
| Ministre | Portefeuille | Parti politique | Département / Circonscription | Résultats du 1er tour | Résultats du 2e tour | Adversaire vainqueur |
|---|---|---|---|---|---|---|
| Ludovic Megne Ndong | Habitat | Alliance patriotique (AP) | Haut-Ntem – 2ᵉ siège (Bolossoville, Woleu-Ntem) | 400 voix – 19,80 % (3ᵉ sur 7) | — (éliminé dès le 1er tour) | Éric Essono Mezui (UDB) – 33,51 % |
| Paul-Marie Gondjout | Communication et Médias | Union démocratique des bâtisseurs (UDB) | Lambaréné – 1ᵉʳ arrondissement (Moyen-Ogooué) | 1 593 voix – 39,05 % (1er sur 4) | 47,93 % (battu) | Madeleine Berre (PDG) – élue au 2ᵉ tour |
| Simplice Désiré Mamboula | Enseignement supérieur | Parti démocratique gabonais (PDG) | Zadié – 1ᵉʳ siège (Ogooué-Ivindo) | 725 voix – 39,32 % (1er sur 3) | 43,78 % (battu) | Joël Emboni (RPM) – élu au 2ᵉ tour |
Le ministre de la Communication et des Médias, Paul-Marie Gondjout, a lui aussi trébuché sur le terrain électoral. Candidat de l’UDB au si-ge unique du 1er arrondissement de Lambaréné et du département de l’Ogooué et des lacs (Moyen-Ogooué), il a été battu avec 47,93 % des suffrages. Pourtant en ballotage favorable au premier tour, il a été balayé au second tour par sa rivale du PDG Madeleine Berre. Il dénonce aujourd’hui des « irrégularités » et même des « menaces mystico-fétichistes », mais la réalité est crue : sur le terrain, la communication ne remplace pas la connexion avec les électeurs.
Le PDG aussi
Dans le 1er siège du département de la Zadié (Ogooué-Ivindo), le ministre de l’Enseignement supérieur, Simplice Désiré Mamboula, n’a guère fait mieux lui aussi pourtant en ballotage favorable au premier tour avec 39,32%. Sous les couleurs du Parti démocratique gabonais (PDG), il n’a récolté que 43,78 % des voix. Son profil d’universitaire et son discours mesuré n’ont pas suffi à mobiliser les jeunes, pourtant nombreux dans sa circonscription. Une défaite sèche pour celui qui espérait incarner la relève intellectuelle du PDG.
Reste désormais à savoir si ces trois battus trouveront grâce auprès du chef de l’État lors du prochain remaniement. Car, au-delà des chiffres, ces défaites rappellent une vérité politique immuable : au Gabon comme ailleurs, le pouvoir se conquiert sur le terrain, pas dans les salons ministériels. En attendant, l’œil de Ntoum reste braqué sur Camélia Ntoutoume-Leclercq également du PDG, seule ministre encore en attente de vote ce samedi dont le sort électoral pourrait clore — ou aggraver — cette série de désillusions gouvernementales.
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